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Blog-Tone du 10 Juillet 2006
lundi 10 juillet 2006, par
C’est enfin terminé !
Après quatre semaines de football non stop, de lecture acharnée de l’équipe, de revisionnage des matches sur Internet, de longues discussions méta footballistiques, je peux enfin me détendre et reprendre le cours des choses comme si de rien n’était. Il n’est pourtant pas possible de ne pas dire au moins un mot sur ce dernier match.
La « divine surprise [1] » de la qualification de l’équipe de France pour la finale a pu laisser croire un instant que les pouvoir vaudous supposés de son sélection avaient des effets réels. La magie de ses incantations [2] a payé malgré l’évidence de l’indigence de l’équipe, de ses joueurs et de son sélectionneur. Après les matches contre des « petites équipes [3] », dont il faut dire qu’elles n’existent plus, le niveau relatif des « Bleus » s’est élevé, incontestablement. Il fallait trouver une raison à cela, la presse nous la livrait en pleines pages, le préparateur physique. Comment des joueurs aussi vieux [4] pouvaient-ils tenir ce rythme ?
Et puis il y eut l’engouement. J’ai lu des éditos enflammés qui peu avant envoyaient au bûcher les mêmes hommes, le même système de jeu, la même équipe [5]. Pierre Ménès [6] avouait que l’équipe qui gagne a toujours raison. Ne serait-il pas bon de reprendre les critiques là où elles ont été laissées ? Car la France jouait peu ou prou comme l’équipe Grecque durant l’Euro 2004, un jeu fermé, défensif, qui envoyait dans les pattes des défenseurs adverses des attaquants faire-valoir dont la seule fonction était de gêner le travail de relance adverse et de piquer des sprints en contre-attaque. Cohn-Bendit avait honni le sélectionneur et demandé qu’il ne soit pas celui de la Mannschaft.
Qu’à cela ne tienne, il s’est réincarné en Raymond Domenech. A la différence près qu’il avait sous la main pléthore de joueurs de talent. Passons sous silence les douloureux matches de préparation, le choix final [7] et le rocambolesque retour de Zidane et consorts. Allons droit au but.
France-Italie, finale de la coupe du Monde organisée par l’Allemagne, 09 juillet 2006. J’étais partagé. J’ai un peu d’Italie sur moi, un peu de France partout ailleurs. J’ai joué la provocation en pariant la victoire des Azzuri. Et puis Marcello Lippi c’est autre chose. Le match est fermé, comme prévu malgré, une ouverture précoce du score d’une superbe Panenka de Zidane. Vient l’égalisation italienne [8] . Puis le match s’emballe, l’équipe de M. Coach [9] pratique un jeu ouvert qui dérange l’équipe italienne. La tension monte. Les prolongations sont entièrement bleues. Et puis. Et puis... Le coup de tête sur Materazzi. De la gloire à l’ignominie commentent certains journaux. En fait, on nage dans la tragédie biblique, le rédempteur qui sombre dans le gouffre, Moïse qui s’arrête aux portes de la terre promise.
Domenech dans la peau d’Aaron. Et Ribéry dans le rôle de Josué ?
Notes
1. Maurras
2. « Rendez-vous le 9 juillet »
3. Le même Maurras parlait de « Pays inutiles »
4. On se calme, depuis quand 34 ans c’est vieux ?
5. C’est un trois temps très prisé par Péguy
6. Son blog sur Yahoo ! était d’une violence hallucinante, et le retour des lecteurs après les 8ème pires encore...
7. Ou le non choix...
8. Un ami râlait que quand on mène 1-0 en finale de coupe de Monde, on garde le score.
9. Ses joueurs ne l’appellent que comme ça...