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Blog-Tone du 14 février 2006 : Sincérité
mardi 14 février 2006, par
Sincérité.
Je me permets de me faire l’écho d’un débat qui agite une section locale du parti socialiste. Un de mes amis en fait partie. Il a un poste que l’on appellerait en entreprise de chargé de communication, ou plutôt d’assistant chargé de communication. Il a eu l’idée de proposer que les débats administratifs soient retranscris et rendus publics. Ces minutes permettraient aux militants de voir comment se prennent les décisions, qui s’implique, sur quelles questions, avec quels arguments, etc. Mais voilà, cette idée paraît bien saugrenue à certains participants, notamment les plus impliqués. Un d’entre eux dans un mèl alambiqué tente d’expliquer que retranscrire les minutes des débats nuirait à la sincérité de ceux-ci, que la bonne foi revendiquée par le transcripteur est illusoire car il ne pourra s’empêcher de laisser transparaître son point de vue et que de toute manière seules les conclusions doivent être rendues publiques car elles seules ont des conséquences sur la vie de la section.
L’ultime argument est le suivant :
« Les débats internes n’ont pas à être communiqués, car ils traduisent simplement le cheminement de la pensée et des arguments des uns et des autres en cours de réflexion : cette transmission faussera à terme la fonction même de ces débats, une fois que ceux-ci seront devenus publics, car les propos seront interprétés, voire déformés, ce qui entraînera, par simple prudence des orateurs un risque d’insincérité. »
Le cheminement de la pensée des animateurs d’une section administrative, qu’est-ce que cela peut-il bien être ? Ce brave garçon (mais le sexe importe peu en cette matière) ne souhaite pas que les chicayas qui sont le lot des huis-clos politiques soient connus de tous, que tout ceci ait l’apparence d’une parfaite unanimité, que la synthèse triomphe. Certes, le Parti Socialiste traverse une période difficile et le moindre débat est l’occasion d’affirmer son appartenance à un courant, de défendre sa motion, son chef de file. Pourtant, cette section périphérique pourrait apporter un peu de fraîcheur à sa très encombrante voisine (XVIIIème), ouvrir quelques perspectives, permettre un peu de débat, des échanges peut-être vifs, mais cette section est jeune.
Cet exemple me conforte dans l’idée que ce parti n’est plus réformable, qu’il est temps qu’il implose pour donner à tous ces courants l’occasion de se présenter aux suffrages universels. :-)