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Corps et inscription de la parole dans les institutions

Introduction

lundi 13 juin 2005, par Michel Balat

La notion de corps est, comme on le sait, susceptible de recouvrir bien des réalités. Nous entendrons ici le corps comme « sémiotique », c’est-à-dire le corps-signe. Il y a longtemps que les logiciens utilisent une distinction fondamentale entre la proposition « type » et la proposition « token ». De quoi s’agit-il ? Enoncer une proposition est mettre en avant un symbole (la proposition-type) grâce à une marque perceptible (sonore, visuelle... ou autres) que nous avons l’habitude de nommer « tessère » (la proposition-token). Pour fixer les idées, représentons-nous un mot, « la » par exemple, qui est unique dans le dictionnaire, c’est alors un type, mais qui a plusieurs occurrences sur cette page, chacune étant une tessère du type. La production d’une tessère sera une opération d’écriture, celle du symbole afférent, du type, un opération d’inscription. L’inscription réclame donc logiquement une dimension matérielle de support d’écriture (orale, scripturale, gestuelle, etc.) et une dimension, en quelque sorte, légale d’inscription. Ce qui permet l’ensemble de ces fonctions sera désigné sous le nom de « feuille d’assertion » . Pour donner un petit exemple, être inscrit à l’université nécessite non seulement une mobilisation matérielle de divers secrétaires, lieux et formulaires, mais aussi un cadre légal qui rende cette inscription telle : l’ensemble constitue la feuille d’assertion En somme il ne suffit pas pour s’inscrire de mettre son nom sur un bout de papier et remiser celui-ci dans sa poche !