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Des Barbares sans Barbarie
lundi 13 juin 2005, par
Psychiatrie et Barabarie : pour une clinique de l’humain, actes des 10èmes journées de Marseille 15/6-10-96, édité par l’Association Méditerranéenne de psychthérapie Institutionnelle
C’est un petit peu difficile d’intervenir maintenant, c’est-à-dire après les exposés du début d’après-midi. Les discussions qui ont eu lieu, leur ton comme leur style, sont un obstacle à franchir pour pouvoir aborder les choses de manière, je n’ose pas dire détendue, mais au moins avec quelque latitude intellectuelle, ce que l’on entend habituellement par « pouvoir dire des conneries ».
On voit bien que ce sujet est extrêmement ardu parce qu’il y a à la fois quelque chose qui est absolument évident, - la barbarie est quelque chose dont le sens a l’air d’aller de soi -, mais nous pressentons aussi, et c’est ce que Minard a dit tout à l’heure, que cela ne peut pas régler grand-chose. Nous pouvons dire que la barbarie est un état qui a l’air à peu près spécifié : en regardant dans le dictionnaire, nous voyons que ce n’est pas bien, il ne faut pas être dans la barbarie. Mais par contre, l’état de barbare, c’est une autre paire de manches. En sortant tout à l’heure dans le couloir, j’ai vu dans un « poster » de François Oury une phrase, « quand j’entends parler de pureté je flaire un cloaque ou un charnier ». La pureté c’est un truc qui marche dans tous les sens, la pureté cela peut être aussi celle des intentions, celle de la décision de placer la barbarie dans un certain comportement et pas dans un autre. Nous voyons la pureté comme étant l’inverse de la barbarie, moyennant quoi, et c’est ce que dit très bien ce petit bout de texte, est-ce que ce ne serait pas une autre forme de barbarie que de n’être pas barbare soi-même, pour parodier Pascal ? Bien. Là, je vous fais part de mon trouble le plus essentiel concernant la barbarie.