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Faire l’accueil, c’est moite moite

Alain Galienne

mercredi 3 mai 2006, par Michel Balat

« Faire l’accueil, c’est moite moite »

« J’accueille mais je ne suis pas curé, je ne leur demande pas de se confesser ; alors pour les mettre dans le bain, je leur raconte un peu ma vie et on boit un coup. » ainsi s’exprime Jean-Benoît, après 29 années d’accompagnement thérapeutique par l’équipe du FLR, fringuant jeune homme de 54 ans, souffrant de schizophrénie. Son propos me renvoie à la définition de l’accueil dans le dictionnaire de l’académie française de 1932, comme la réception que l’on fait à quelqu’un qui arrive ou par qui l’on est abordé. Et dans le domaine de la réception Jean-Benoît est un as, lui l’ancien facteur. Car ce qui caractérise une séquence d’accueil c’est bien une manière intentionnée de recevoir favorablement, de se comporter avec une personne quand elle arrive mais c’est aussi la manière dont celle ci accepte une posture particulière d’accueillant tout comme une idée, une œuvre ou une situation synonyme de visite d’admission par exemple. Au FLR, la fonction d’accueil relève essentiellement :
- du dispositif comité d’accueil
- et de l’ambiance institutionnelle, du fait de la circulation des pensionnaires d’un lieu à l’autre, d’une activité à l’autre. Cette fonction se décline et se joue tout au long de la journée de manière permanente et « spontanée » par tous les acteurs.

Aujourd’hui cette fonction d’accueil est repérée par l’équipe pluridisciplinaire du Foyer comme un outil de soin psychothérapeutique et à ce titre volontairement travaillée. Nous sommes loin des temps empiriques où le sentiment de ne pas être accueilli dans ce Foyer était dominant. Accueillir la psychose et signifier la réalité aux
personnes en situation de handicap psychique est notre vocation thérapeutique et l’un de nos fondements éthiques. Le Foyer est un espace de vie, une aire de jeu institutionnelle dans une articulation constante du singulier et du collectif où la présence de tous les acteurs (salariés et pensionnaires) est régie par la forme contractuelle soit le contrat de travail pour les uns et pour les autres la libre adhésion relayée et formalisée par les prérogatives de la loi de rénovation sociale 2002-2 avec par exemple « la nécessaire présence » du livret d’accueil et de la charte des droits et libertés de la personne accueillie.

L’institution, FLR, se définit à la fois comme un lieu de vie et comme un espace thérapeutique. Notre démarche s’exprime par une approche holistique de la personne accueillie, sujet et actrice de son devenir. Le projet d’établissement nous éclaire ainsi : « l’individu ne peut se résumer à sa problématique ...la part pathologique n’est pas à considérer en elle-même, au risque de réduire la personne à ses troubles, mais elle doit être prise en compte dans la globalité de cette personne ».

FLR : Foyer Léone Richet

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