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Guy Baillon : Sinistre 2 décembre 2008
mercredi 3 décembre 2008, par
Docteur Guy Baillon
Psychiatre des Hôpitaux
Paris le 2 décembre 2008
Sinistre 2 décembre 2008
Le Président a voulu parler de la psychiatrie à la Nation. Il a tenu à le faire d’un hôpital psychiatrique, ce qu’aucun Président n’avait encore osé faire, alors que selon ses propos son entourage lui avait dit « Ne touches pas à ce domaine. Tout le monde s’y casse la figure ». (Il aurait du écouter, hélas … !)
Mais lui ne recule devant aucun défi.
En effet, témoins des propos tenus et des gestes qui l’accompagnaient, nous savons qu’il faudra un autre Président de la République pour que pareil affront à l’humain soit effacé.
Comment n’avons-nous pas pu crier notre honte et notre colère sur le champ ?
La folie est redevenue à la demande d’un Président l’objet de la vindicte populaire.
La folie est condamnable il faut l’enfermer et l’effacer !
Le danger est à nos portes. Il faut soigner certes mais il faut surtout ‘protéger’ la société, avons-nous entendu.
D’abord les hôpitaux vont être ‘sécurisés’ (on pense barbelés, caméra, miradors, doubles portes blindées, les fouilles au corps, les chiens,…)
Mais d’abord il va y avoir « obligation de soins ».
Cette affirmation n’avait jamais été prononcée par un Président, ni par un ministre.
C’est une décision d’une gravité exceptionnelle. Elle vient s’ajouter à l’atteinte à la liberté que représente toute hospitalisation d’office. Elle vient enfreindre toutes les règles médicales. Elle empiète sur la liberté des familles. C’est en fait l’ouverture à l’arbitraire, car elle ne s’appuie sur aucune donnée vérifiable, et ses limites seront incontrôlables.
Elle va même pouvoir se continuer « à domicile ».
Un pas de plus dans l’atteinte à la liberté.
Ces deux décisions constituent l’écrasement de tout espace thérapeutique : toute la psychiatrie est dans cet espace : nous connaissons la difficulté pour une personne qui n’a pas conscience de la nature de ses troubles pour qu’elle arrive peu à peu se sentir soutenue en confiance et qu’elle perçoive l’appui qu’elle peut tirer des soins. Tout soin obligatoire au contraire la pousse à comprendre que la société qui l’entoure lui est hostile, alors consciemment et inconsciemment elle va s’organiser pour lutter contre elle.
Cette obligation vient annuler la psychiatrie dans sa qualité de soins.
On a cru l’entendre dire aux familles ‘Dormez tranquille : un officier de police va venir apporter les médicaments à domicile, les pompiers les assisteront au cas où votre malade de refuserait d’avaler son médicament (certes on a quelques doutes sur l’ambiance pour faire les injections ‘obligatoires’). C’est avoir une piètre idée du désir de soin qu’ont les familles.
Le schizophrène (car le terme a été employé comme si la science avait reconnu le terme comme une vérité scientifique incontournable), qui sera sorti sans permission, fera l’objet d’une poursuite ; pour prévenir pareille ‘folie’ il recevra un bracelet de « géo-localisation ». Ce bracelet pourra de façon préventive être posé d’emblée en même temps que le diagnostic, tout comme les personnes ayant une maladie d’Alzheimer, la comparaison a été affirmée et elle est forte, elle montre la méconnaissance ‘totale’ qu’a le Président sur ce que sont les troubles psychiques. Comment ses conseillers le laissent-ils ainsi se couvrir de ridicule ?
Une autre barrière est ainsi franchie : celle de la « géo-localisation » de la folie. Il n’y a plus moyen d’échapper. Georges Orwell doit être stupéfait de voir son ‘1984’ se réaliser.
Les placements d’office seront l’objet d’une liste nationale connue (sous secret médical, bien sûr) de tous les hôpitaux psychiatriques. C’est bien pire que le casier judiciaire, car les ‘erreurs’ ne seront jamais effacées.
On ne sait pas encore avec précision quelles seront les conditions permettant de placer une personne d’office, c’est capital, car une fois mise dans cette liste, elle n’en sortira plus !
D’abord l’hospitalisation d’office donnera droit à un ‘régime spécial’ qui va être extrêmement difficile à délimiter. Il faudra être sûr que les patients soient dans des espaces d’hospitalisation d’où on ne peut s’échapper. ‘Ce n’est pas comme en prison’, la différence a été affirmée cinq fois, c’est exact que d’une prison on peut encore s’échapper. « D’un hôpital psychiatrique on ne pourra plus fuguer ».
La Ministre veillera aussi à la construction de 200 cellules ; une somme d’argent considérable a déjà été donnée à la Ministre de la Santé. Y seront associés quatre nouveaux centres pour malades difficiles de 40 places chacun. L’enfermement est ainsi affirmé comme l’arme définitive contre la folie.
Si quelqu’un a l’idée (folle) de penser que le malade a été traité suffisamment pour pouvoir sortir (on se demande en effet comment pareille éventualité pourra être envisagée) il faudra obtenir d’abord l’accord du ‘Préfet’ en personne. Car le Président a insisté : le Préfet ne déléguera plus à un sous-fifre cette surveillance. Cet homme ‘responsable’, le premier représentant de l’Etat dans le département, saura comment surveiller toute tentative de sortie. Le Président en a appelé constamment à la ‘responsabilité’ de chacun. Cela veut dire clairement que les sanctions devant toute ‘erreur vont ‘pleuvoir dru, du Préfet au portier. L’allusion aux victimes éventuelles d’un fou était discrète mais portée au plus haut niveau.
Le Préfet va s’appuyer sur l’avis d’un comité de trois personnes. On entrevoit les procédures, les attentes interminables, les doutes, les demandes de vérification pour être certains ! On ne va pas demander aux experts en qui on fait toute confiance mais ils ont déjà tant de tâches difficiles. On demandera au chef de service concerné, à un cadre infirmier, et à un autre psychiatre libéral par exemple, car il faut que les libéraux s’associent au public. Ce choix est malicieux si on l’examine, il ne pourra pas décider d’une sortie.
Comment un tel comité pourrait-il affirmer que ce malade n’est pas dangereux ?
La notion de danger étant un pur fantasme (il n’y a jamais eu la moindre donnée scientifique pour dire ce qu’est le danger en la matière), la conséquence est grave : personne n’est capable d’affirmer que dans les moments qui viennent une personne que nous avons devant les yeux ‘ne peut être dangereuse’, personne ; et si un accident survenait tous les trois seront coupables. Le chef de service sachant que des peines de prison l’attendent ne pourra le faire, le cadre infirmer pourra le faire encore moins car il voudra défendre tous ses collaborateurs infirmiers, quant au psychiatre libéral, plus on peut enfermer les malades difficiles, plus son travail en cabinet sera paisible ; pour sa sauvegarde personnelle, pour sa vie de famille, il ne peut prendre le risque d’aller en prison.
Ainsi quatre professions seront à partir de demain ‘extrêmement’ attentives à ne pas laisser sortir un malade qui aura manifesté le moindre signe de violence.
Va s’y adjoindre une cinquième qui après la condamnation récente à Grenoble de l’un d’entre eux sera encore plus vigilant pour que toutes ces mesures soient respectées : ce sont les Directeurs d’Hôpitaux, d’autant que le Président leur a rendu un vibrant hommage.
Le directeur va veiller à la reconstruction de murs infranchissables, des sauts de loups (détruits depuis 40 ans), au contrôle à la porte de l’hôpital, aux fermetures des cellules et des services, aux miradors aux quatre coins de l’hôpital (les caméras ne sont pas encore arrivées, on ne voit pas comment on va pouvoir s’en passer dorénavant), à la bonne observance des traitements obligatoires (car il faut aussi une surveillance administrative), au contrôle de tous les documents de placement d’office et surtout, surtout, aux mesures de permissions avec leurs traitements obligatoires associés, à son parc automobile enfin, pour aller rechercher avec la police les malades fugueurs, à tout moment et en nombre suffisant.
Si quelqu’un a besoin de soins psychiatriques « ne pas le soigner c’est être coupable de non assistance à personne en danger », c’est d’autant plus simple qu’on ne saurait comment demander son consentement à une personne qui a perdu les sens ? (ceci était accompagné d’un geste significatif : le doigt présidentiel a pointé l’honorable crâne ! La démonstration scientifique est irrésistible.)
Pour conclure le Président a mis un terme à toute hésitation à obéir à ses ordres, la menace était claire, bien présente, elle a été affirmée avec une émotion sacrée, celle du Président, écartant d’un mot et d’un revers de main toute contestation, qui ne pourrait être « qu’idéologique ». Sur un champ aussi grave l’idéologie est donc interdite. Chacun a compris là que tout effort de compréhension clinique des troubles et toutes les approches humaines étaient ainsi écartées après avoir été sévèrement condamnées, car ‘idéologiques’ Le mot de conclusion a été prononcé avec le sourire, comme s’il savait qu’il y avait un mot qui allait tout faire accepter. Il a été dit que toutes ces affirmations allaient dans le sens de « l’humain » ‘bien entendu’ ! (clin d’œil appuyé) nous devons savoir qu’il sait ce qu’il faut nous dire !
Notre honte ! Mais pourquoi n’avons-nous pas crié notre terreur de voir s’imposer un tel régime de crainte, de perte de liberté. Jusqu’alors aucune loi française n’a franchi ces barrières intimes que sont le domicile, l’obligation de soins, la ‘géo-localisation ! cette barrière a été franchie en s’appuyant sur cette notion insaisissable de danger.
Nous sommes effarés de constater l’état d’ignorance qui existe en haut lieu ?
C’est aussi la première fois qu’un Président de la République stigmatise une maladie précise. C’est une blessure humaine grave. Comment ces personnes portant cette prétendue maladie vont s’en relever alors que nous savons très bien la variété de troubles correspondant à ce diagnostic ? Nombre d’entre eux peuvent ne jamais être soignées parce qu’ils n’en ont pas besoin.
Comment les usagers de la Santé Mentale vont-ils oser dire que leurs troubles se rapportent à cette prétendue maladie ? Comment les usagers vont-ils pouvoir se défendre après telle affirmation venant de si haut, en public ?
Jamais la stigmatisation n’avait atteint ce niveau.
Ces usagers vont se sentir associés aux personnes ‘dangereuses’. Affirmation sans fondement qui devient sans limites.
Et pourtant :
Toutes les statistiques montrent que les malades mentaux ne sont pas plus souvent auteurs de crimes que la moyenne de la population.
Toutes les statistiques montrent qu’ils commettent moins de délits.
Toutes les statistiques montrent qu’au contraire les malades mentaux, au lieu d’être agresseurs sont 20 fois plus souvent victimes de violences que le reste de la population.
Pourquoi l’entourage du Président lui a-t-il permis de se couvrir ainsi de ridicule. Quand le Président des français se ridiculise, je me sens comme citoyen malmené et blessé car il nous représente tous.
C’est vrai que la folie fait peur depuis que l’homme existe. C’est vrai que tout doit être fait pour montrer à la population que la folie fait partie de l’homme, et que plus l’homme est entouré par la solidarité humaine plus sa folie est intégrée à sa personne, et au lieu de le diminuer, l’enrichit.
Une commission a été nommée au début de l’été pour faire des propositions afin de sauver la psychiatrie française de l’abandon dont elle était l’objet, la commission Couty ; son travail est ‘balayé’ par cette invitation à la violence sécuritaire renforçant encore l’hôpital transformé en prison, et stigmatisant la folie avec tant de mépris.
Ce 2 décembre 2008 les professionnels de la psychiatrie, les usagers de la santé mentale ne peuvent rester muets. La seconde étape sera la loi. Il y a maintenant urgence. Nous savions qu’elle était dans les tiroirs depuis deux ans. Il fallait un évènement. Ce fut le drame de Grenoble. La situation d’une personne suffit pour faire une loi qui va troubler 65 millions de personnes en ciblant un million et demi d’entre elles comme susceptibles de violences.
Dans les plus brefs délais c’est dans la rue qu’il faut défendre notre société, ses malades. Il y va de l’homme et des français. De Tous.
Messages
1. Guy Baillon : Sinistre 2 décembre 2008, 4 décembre 2008, 10:27
laissez moi descendre
2. Guy Baillon : Sinistre 2 décembre 2008, 13 décembre 2008, 17:51, par Jean-Jacques Masot-Urpi, enseignant, Doctorant en Sciences humaine option (...)
J’ai reçu, par plusieurs biais un message très alarmé sur l’intervention du chef de l’État et son discours sécuritaire... que je n’approuve pas, bien sûr. Mais les termes de la dénonciation me paraissent décalés.
J’avais lu ailleurs le texte de Guy Baillon.Franchement, je le crois non-pertinent surtout par ses excès : beaucoup d’hypothèses, trop d’extrapolations, et, même, quelques procès d’intentions qui discréditent largement son propos...
Je ne trouve pas son énoncé argumentaire, avec des exemples avérés, irréfutables, ici.
Au contraire, son exposé fait l’inventaire de craintes (plus ou moins légitimes, plus ou moins fondées) qui n’apparaissent pas dans les propos du président – président à qui on peut faire bien des reproches, mais qui ne va tout de même pas dans les registres où ce texte voudrait le circonscrire ; ce qui fait qu’au bout du compte, les éléments mentionnés se retournent contre l’auteur du texte. Effet boomerang, qui discrédite celui qui aurait voulu alerter l’opinion publique. Les risques de l’hospitalisation à outrance sont réels.
Il aura fallu beaucoup de courage aux équipes psy, dans les années 70 pour suivre Lucien Bonnafé dans sa volonté d’ouvrir l’hôpital psychiatrique. La société a alors, en trente ans, montré beaucoup d’esprit d’assimilation et de compréhensive bienveillance des souffrances mentale, nerveuse et affective. Et ceci, en dépit d’un courant méfiant et populiste qui refusait les risques.
Après les malheureux événements de Grenoble, le mois dernier, le président donne aujourd’hui de l’ampleur à ces peurs des risques qui ont toujours existé. L’air du temps est à la frilosité, au repli sur soi. On peut toujours rappeler que le risque zéro n’existe pas. N’empêche que l’émotion et la peur de la folie ne peuvent pas se raisonner. Le président, qui, c’est notoire, n’a guère plus de culture que de sensibilité aux difficultés humaines, est, pour sa part, en prise directe avec la majorité des populations et leurs égoïstes besoins de quiétude. C’est, sinon de bonne guerre, du moins de bonne politique.
On peut toujours le déplorer ; je ne crois pas que les professionnels de la santé aient à donner crédit à ces peurs, même venant du représentant de l’État.
Par contre : l’information en termes techniques, statistiques et comptables existe, et les experts ne pourront manquer de signaler les avantages et les inconvénients des deux formules.
Je reconnais que les “grignotages” et les “brimades” liberticides au nom de la sécurité publique peuvent conduire à la paralysie sociale totale, mais nous, citoyens, sommes à même de juger avec des informations réelles, et non avec des “coups de gueule” d’opinion sans fondement. Qu’un retour en arrière – aux temps des asiles d’aliénés – ne soit pas souhaitable, on peut le répéter ; il reste qu’un président, en prenant en compte les peurs individuelles et collectives, c’est là un des signes des mentalités actuelles où personne ne veut prendre de risque (les notaires, les avocats, les assurances ont leurs fond de commerce sur ces peurs-là et notre société les conforte). On peut trembler devant l’internement d’office, pour l’intérêt des familles, de gens comme Camille Claudel (information à confirmer, mais je transmets ici ce que croit savoir tout le monde à ce sujet), reste que les injustices et les détresses humaines ont pris d’autres figures, depuis, et que les temps modernes attendent des solutions, ce qui est, somme toute, assez cohérent.
J’ai autour de moi l’exemple de très nombreuses personnes qui ignoraient totalement le sens médical du mot “schizophrène” avant le mois dernier (moi-même, citoyen lambda, et honnête homme au sens du XVIIe siècle, je ne suis pas très sûr des signes d’interprétation possibles de cette maladie, et de l’attitude à adopter en présence de ces signes).
Est-ce à dire que nos comportements doivent changer ?.. Sans doute, oui, mais, en attendant des informations précises, complètes et contradictoires de chacun sur les "paranoïas", les "psychotiques", les "maniaco-dépressifs" et autres "border-line" que nous fréquentons tous les jours et dont nous sommes sans doute, au moins par quelques cotés, il y a une réelle nécessité des professions de la psychiatrie à rassurer :
s’ils ne le font pas, la police et l’armée s’en chargeront.
Je ne contresignerai pas des appels à la manière de Guy Baillon, et je me permettrai de suivre au contraire des avis réclamant que les professionnels de la santé informent les populations de ce que sont, de fait, les maladies psychiques – et... de nos sociétés en crise, où le sauve-qui-peut se généralise chaque jour davantage en désespoir de cause commune (et là, la responsabilité des partis et syndicats populaires est immense, et je ne suis pas si sûr que ce soit une autre discussion, car c’est de société qu’il s’agit, là, et de la maîtrise de ses débordements).
Jean-Jacques Masot-Urpi
1. Guy Baillon : Sinistre 2 décembre 2008, 14 décembre 2008, 22:13, par Ginette
Bravo !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je suis extrémement contente de lire ce message... Moi aussi je pense que notre société est beaucoup plus accueillante pour les "diffétrents"...On ne peut être qu’en empathie qu’avec les proches de la victime grenobloise...et on ne peut que regretter les propos "émotionnels" et "électoralistes" de notre président...
20ans de pratique de psy libérale me donnent beaucoup plus d’espoirs que 30 ans de psy institutionnelle qui m’ont biberonnée durant mes années de formation !!!
Et oui je ne rencontre plus de problème pour intéger des enfants différents...par contre la situation des "cas sociaux " me préoccupent plus que jamais...Les parents des "ordinaires " trouvent légitimes de participer au mieux être des handicapés par contre la présence d’enfants inéduqués et perturbateurs les indisposent terriblement.
Quant aux propos de notre président...ils font rire !!! Ils sont nombreux mes patients ... à demander si en sortant de mon cabinet ils vont être "ficher"...avec un humour et des propos extrémement "pointus"
Merci donc à JJ
2. Guy Baillon : Sinistre 2 décembre 2008, 5 avril 2009, 19:27, par Jean-Jacques M’U
Bonjour Ginette, et merci pour vos observations,
L’humour dont vous parlez à propos de vos patients et de leurs familles manque à mes connaissances. Relisant ce texte plusieurs mois après, et à ce moment où les réservistes de la police sont convoqués avant ce 30 juin après les "incidents" de l’OTAN où les activistes se trouvaient retranchés dans les quartiers pauvres de Strasbourg, et considérant qu’au nom d’une présomption de terrorisme un homme reste toujours incarcéré depuis six mois sans preuves tangibles contre lui... Je me permets de signaler que mon intervention concernait le manque d’informations précises sur les individus présumés dangereux, et que j’appelle les spécialistes à faire état de leurs connaissances. Reste que je suis d’accord sur le fond avec Guy Baillon, même si je n’ai pas signé sa pétition : l’heure n’est pas vraiment à la franche rigolade (on dit que les meilleures blagues juives seraient nées dans le ghetto de Varsovie, je n’en suis pas si sûr, et ça n’enlève rien aux dangers réels de la ghettoisation et de son corrolaire : l’autoritarisme sournois et galopant au nom de la sécurité -de qui, d’ailleurs ?...)...
Et puis le 2 décembre : c’est le bonapartisme. En cela, Guy Baillon a raison.
Bien à vous.
Jean-Jacques M’U