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Jean Ayme : Essai sur l’Histoire de la Psychothérapie Institutionnelle
vendredi 17 juin 2005, par
Ce syntagme, proposé en 1952 par Georges Daumézon, indique sa double origine. La psychothérapie institutionnelle naît de la rencontre de la psychanalyse et de la psychiatrie publique au milieu des années 40.
Certes, la première rencontre entre héritiers de Pinel et héritiers de Freud remonte à 1925, année de la création de L’Évolution Psychiatrique, creuset de réflexions et d’élaborations très riches sur le plan clinique, psychopathologique, épistémologique mais sans retombées pratiques sur les structures de soins. En revanche la fin de la guerre et de l’occupation, dans le grand élan de renouveau qui suit la libération, est l’occasion d’une remise en question du sort fait aux malades dans un dispositif de soins archaïque et de projets novateurs, en même temps que la psychanalyse freudienne, qui envahit le champ socioculturel, pénètre le milieu médical. C’est à l’intersection de ces deux mouvements que prend naissance la psychothérapie institutionnelle.
Objet d’un engouement pour la création d’activités offertes aux malades au sein de l’hôpital, elle reste souvent plus un gadget ou un effet de mode qu’un véritable travail pratique et théorique sur ce tissage du sociologique et du psychanalytique. Et, même chez ceux qui s’y engagent avec plus de rigueur, l’accord ne se réalise pas toujours sur les conditions nécessaires et suffisantes.
Les conditions nécessaires ne seront réalisées que par une transformation, voire une subversion de l’appareil de soins centré sur l’accueil, la resocialisation et un traitement assuré au plus près du lieu de vie des malades. Les Journées Nationales de 1945 et 1947 tracent les grandes lignes de ce renouveau escompté. Elles seront reprises dans le combat mené par le Syndicat des Médecins des Hôpitaux Psychiatriques pour la modernisation de l’hôpital, la multiplication des dispensaires, la création de structures extra-hospitalières, l’augmentation des effectifs de personnel et de médecins. Déjà se dessine le schéma de ce qu’on appellera plus tard la politique de secteur.