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Jeudi 18 : Fusions et crise.
lundi 18 juillet 2005, par
Fusions et crise.
Nous sommes en période de mise en place. Pendant deux mois, nous ne savions pas si notre entreprise allait faire main basse sur notre principal concurrent. Petit à petit, ce dernier, pourtant leader sur le marché des revues de presse, a sombré. Les raisons de cette lente agonie sont nombreuses. Les dernières années, malgré les nombreux clients gagnés en pratiquant une politique des prix aberrante, il a dû déposer son bilan. Les repreneurs étaient peu nombreux, la Sécodip (ma boîte) était du nombre. Il y a deux mois, à peu près, la décision tombait, Presse Plus était racheté par le groupe TNS Sofres qui l’intégrait à sa filiale revue de presse, la Sécodip. Et depuis, c’était l’angoissante attente.
Car quand deux entreprises fusionnent ce n’est presque jamais pour sauver des emplois, mais avant tout pour améliorer la rentabilité, augmenter le chiffre d’affaires, créer des « synergies ». Dans ce cas, nous n’avions pas trop à craindre pour nos places car Presse Plus allait payer le plus lourd tribut, la moitié des salariés restaient sur le carreau. Une personne était désignée pour élaguer les effectifs, remettre à plat les contrats. Pouvait commencer l’intégration définitive. Il a fallu que soient repensés l’architecture informative et les flux d’information, remodelé l’espace de travail, formées les équipes et enfin accueillis les impétrants.
Quand je vois le stress généré dans une petite entreprise par ce type d’événement, j’imagine ce que doivent endurer les salariés de boîtes plus importantes. Car ce n’est pas la proximité qui est anxiogène, c’est l’éloignement des centres de décision, le secret qui les entoure, la lenteur de circulation des informations. L’attente motive les fantasmes, les angoisses et les rares relais vraiment efficaces sont les représentants du personnel. Mais souvent, sous nos latitudes, leurs fonctions de crise sont plus que limitées par un manque de culture syndicale. J’ai d’ailleurs été surpris par l’absence des syndicats dans la période qui vient de s’écouler ; aucun signe de vie de leur part, ils avaient démissionné, honteusement j’espère. Et nous attendons encore.