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Le samedi 17 mai 2008
Journée "Violence : des mots pour dire des maux"
Fondation John Bost à La Force (24130 )
mardi 26 février 2008, par
ARGUMENTAIRE
La question de la violence se pose avec de plus en plus d’acuité dans notre environnement géopolitique, social et professionnel.
La recherche des responsabilités et des solutions possibles donne lieu à un jeu de dupes où chacun cherche à se refiler cette« patate chaude » qu’est le sujet ou le groupe violent : les hommes politiques, les juges, les parents, les psychiatres, les policiers, les éducateurs, les sociologues...
Et si la solution venait non pas de chacun d’eux pris individuellement mais de leur capacité à faire ensemble « institution » ?
Pouvons-nous faire l’hypothèse que la violence s’installe là où il y a un déficit « d’institution », c’est-à-dire que la parole ne circule plus ou qu’elle est pervertie dans de la « communication » ?
Les mouvements de la psychothérapie institutionnelle et de la pédagogie institutionnelle nous ont appris, depuis déjà longtemps, à organiser tant au sein des établissements qu’au dehors (l’hôpital, le secteur, la classe, l’IME, le foyer...) des institutions : le club thérapeutique, le conseil, l’assemblée générale, la coopérative, le groupe de parole... pour que s’articulent les distinctions entre identité et altérité, pour que la différence soit moins menaçante et même utile, pour que se déhiérarchisent les rapports soignant-soigné, éducateur-éduqué, enseignant-enseigné, pour que la parole de chacun soit entendue comme celle d’un sujet désirant, pour que se modifie l’ambiance...
L’expérience a montré que la violence est moindre lorsque fonctionnent ces « appareillages » institutionnels, l’agitation des « fous » diminue, les dégradations se font plus rares, les « passages à l’acte » s’inscrivent dans le langage, l’emprise perverse se relâche...
Et nous, dans nos pratiques éducatives et soignantes comment bricolons-nous des institutions pour civiliser les relations et faire rempart à la violence, celle qui sourd de l’angoisse qui ne trouve de mots pour se dire, celle qui masque la fragilité derrière la toute puissance, celle qui, telle une bouée de sauvetage, empêche de sombrer « corps et bien » ?
Cette journée se propose de mettre en mots nos diverses expériences pour tenter de penser l’impensable de la violence, d’échanger sur nos pratiques institutionnelles dans divers champs professionnels.