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L’affaire Delion : A qui profite le crime ? par Laurence Gourmez-Fleuret

dimanche 26 juillet 2009, par Michel Balat

L’affaire Delion A qui profite le crime ?

Merci à P. DELION de tant donner à notre psychiatrie de ce 21e siècle, qui, après avoir connu un élan extraordinaire ces 50 dernières années, se rigidifie dans des positions de clivage, et perd de son humanité.

P DELION parle de ce qu’il fait et fait ce dont il parle et, dans un formidable élan vital, tente de résister à l’organisation paranoïaque de notre nouvelle société.

L’envahissement procédurier médiatisé prend le pas sur l’approche humaniste, et tyrannise les professionnels de la psychiatrie qui refusent de moins en moins de fonctionner selon le modèle médical actuel comme des techniciens spécialistes de symptômes, syndrome, âge, et pourquoi pas couleur, odeur...

A refuser ce modèle de fonctionnement restreint et cloisonné, nous voici diabolisés comme par le passé, et c’est la chasse aux sorcières qui reprend. La pensée, c’est le diable...

Je veux dire par penser, panser mais surtout repenser la place que chacun des professionnels de la psychiatrie occupe pour chaque patient.

C’est donc se questionner au quotidien nos réponses ou nos non-réponses. Dans la plus grande humilité, notre accompagnement doit être l’objet de notre critique sur notre organisation personnelle. C’est pourtant tellement plus facile de refuser le fonctionnement du voisin, plus facile de suivre des idées reçues de neutralité bienveillante, plus faclle de redorer l’image de la psychiatrie en la réduisant à une science froide et distante, botanique, biologique, chimique et génétique.

Le serpent de mer de la psychothérapie institutionnelle se nourrit des avatars d’approches psychodynamiques et sociothérapiques qui ont vrillé leur objectif, et se sont ridiculisés dans des caricatures grotesques de club med ou d’apprentis sorciers.

Affirmer que le travail en psychothérapie appartient au champ de l’affect, du contact, émietté à travers la quotidienneté, c’est réfuter toute évaluation quantitative de notre pratique, et surtout à travers les espaces du dire revendiquer une nécessaire liberté.

Et c’est à propos d’une pratique à médiation corporelle, le pack, qui engage cette énergie humaine que je viens d’évoquer, que jaillit le passionnel, la peur, la haine.

J’ai découvert en passant devant un institut de beauté, que le pack est proposé à ses clientes à des prix fort déraisonnables.

Pourquoi s’acharner sur le symbole « P. DELION » ? Que représente t il ?

Un excellent praticien pétri de culture analytique, mais également érudit et rompu aux autres techniques de soins en psychiatrie.

Un homme ouvert et engagé, peut être trop ouvert et trop engagé.

Un professeur qui ne ménage ni son temps, ni son ardeur pour parler juste, direct, qui ne se soucie guère de ses effets de séduction, et n’assure pas ses appuis politiques.

Le cibler, c’est faire taire et détruire tout un courant psychiatrique puissant, redoutable par sa pertinence et son intelligence, qui s’oppose au saucissonnage des affections psychothérapiques selon l’âge, le symptôme, la génétique et bien d’autres critères qu’il convient de distinguer pour enrichir l’approche thérapeutique ouverte. Réduire l’autisme à une affection neurologique qui ne justifie qu’une rééducation, c’est aussi proposer de protocoliser les réponses thérapeutiques à des maladies identifiées souvent par un symptôme (ex : anorexie, boulimie, alcoolisme, troubles bipolaires ... )

Le grand intérêt de la protocolisation c’est finalement d’économiser du temps, des engagements personnels, de réduire à leur simple technicité les professionnels de la psychiatrie et leur interdire de penser.

Pierre DELION fait l’objet d’un harcèlement moral dans une volonté politique délibérée de refonte des soins psychiatriques selon un modèle simpliste, rentable, évaluable à deux dimensions quand l’âme humaine en souffrance requiert une approche multiple et complexe...

Laisserions nous, par désengagement, par faiblesse, cette forfaiture se commettre à notre barbe sans sourcillier, assisterons nous impuissants au désengagement sociétal de notre nouveau siècle ?

Laurence Gourmez-Fleuret

Messages

  • Encore une fois, la victimisation.

    Ou avez-vous vu Mr Delion attaqué en tant que personne ?

    D’ailleurs on peut noter que les personnes "extremes" jouent souvent sur leur victimisation personnelle plutot que sur leur idée

    Seule la pratique du packing et on du pack a été attaqué.

    Il faut etre precis, ce n’est pas un pack sec ou a temperature de 37° qui est attaqué. Mais le Packing.

    Si le nom du Pr Delion ressort, c’est que c’est le principale artisant de cette pratique en france, mais il pourrait s’appeler pierre, paul ou jacques, ca serait pareil.

    C’est le packing, versus linge froid, souvent en dessous ce que preconise me Mr Delion et la non imformation des parents qui est attaqué.
    Soyez précis pour une fois

  • Quand les psychanalystes cesseront-ils enfin de se regarder le nombril et de ne discourir que sur eux-mêmes !!!!!
    PS : ce serait sympa de ne pas me censurer cette fois M Balat même si ce que je dis ne vous plaît pas et ne va pas dans votre "sens" !!!

  • Je suis une fois de plus consterné de voir qu’on réagit comme si une sorte de cabale anti-Delion s’était mise en place dans le seul but de nuire à sa personne. Il n’en est rien, je me suis déjà exprimé ici à ce sujet.

    Ce qui est en jeu est la prise en charge de l’autisme en France, qui est généralement inadaptée, voire contre-productive, et potentiellement maltraitante (précisément dans le cadre du packing), en tout cas tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, n’importe ou, n’importe comment, par n’importe qui. Les bonnes pratiques mises en place ailleurs sont délibérément ignorées (Teacch, ABA, éducatif en général) sous divers prétextes et toujours en invoquant de bien belles phrases à visée "humaniste", comme si les approches éducatives en question étaient inhumaines (j’ai même lu "intégristes" ici même).

    Au lieu de vous replier dans votre paranoia vous feriez mieux de vous mettre à la page, c’est-à-dire à mettre vos prise en charge de l’autisme en ligne avec les techniques utilisées depuis 40 ans à l’étranger, et que les parents d’enfants TED recherchent souvent en vain ou n’arrivent pas à payer... Personnellement je n’ai rien contre Mr Delion, mais j’ai beaucoup d’écoeurement vis à vis de la situation française. Le rapport n°102 du comité national d’éthique n’a pas pris une ride depuis 2002 :
    http://www.ccne-ethique.fr/docs/CCNE-AVISN102_AUTISME.pdf

    Ah, si, j’ai un reproche à lui faire, à Mr Delion. Je lui ai posé à plusieurs reprises, depuis le 5 juillet dernier, quelques questions précises sur sa vision de la prise en charge de l’autisme telle qu’il la vante sur les plateaux télé et les blogs psychanalytiques tels que celui-ci, soit une approche qui se veut "intégrer la psychanalyse et l’éducatif" (donc je suppose effectuer un subtil mélange entre Teacch et packing ?). Il n’a jamais jugé bon de me répondre, même du bout des lèvres.

    Que conclure de ce silence ? Qu’il m’ignore délibérément ? Que je ne vaux pas la peine qu’il me réponde ? Ou au contraire qu’il est incapable de répondre parce qu’il s’agit de poudre aux yeux pour préserver une approche obsolète en la parent d’un habillage "moderne" de façon à ce qu’elle soit "vendable" aux responsables administratifs et politiques qui attribuent les budgets ?

    • Père Castor,
      le terme "intégriste" était ici même appliqué non aux approches éducatives, dont personne ne peut nier l’apport, mais à leur façon d’être appliquées , au sens figuré : "intransigeant, dogmatique". Effectivement d’après ce que vous nous avez transmis de la prise en charge de votre fils, l’application des méthodes éducatives dont il bénéficie n’est pas intransigeante, et tant mieux pour lui : mais là aussi ce n’est pas le cas partout.J’ai rencontré des personnes qui appliquent l’ABA avec beaucoup d’ouverture et j’ai trouvé ça super !

  • Réduire l’autisme à une affection neurologique qui ne justifie qu’une rééducation, c’est aussi proposer de protocoliser les réponses thérapeutiques à des maladies identifiées souvent par un symptôme (ex : anorexie, boulimie, alcoolisme, troubles bipolaires ... )

    Le grand intérêt de la protocolisation c’est finalement d’économiser du temps, des engagements personnels, de réduire à leur simple technicité les professionnels de la psychiatrie et leur interdire de penser.

    D’accord sur l’intérêt de la protocolisation pour les technocrates.

    Pour l’instant, la psychiatrie de secteur a échappé à la tarification à l’activité (T2A). Et c’est heureux. Cf André Grimaldi :

    En résumé, la T2A fonctionne assez bien pour les actes simples, techniques, non répétitifs, tels que les actes chirurgicaux ou de radiologie interventionnelle. Elle est totalement inadaptée et sûrement inadaptable à l’essentiel de la médecine, en particulier les maladies chroniques.

    Mais cela n’empêche pas que la société a le droit de contrôler la meilleure affectation des dépenses, le meilleur soin au meilleur coût. Et là, nous ne sommes pas dans un rapport entre technocrates (ou pouvoir politique) et médecins, mais dans un rapport entre médecins et usagers.

    S’il y a des plans autisme, ce n’est pas dans un souci de rationalisation, mais grâce à la pression des associations.

    Les technocrates ne se précipitent pas : en effet, lorsqu’il y a diagnostic d’autisme, cela se traduit par des crédits supplémentaires. Exemple : les ESAT de La Pradelle (sesamae-Autisme) coûtent deux fois plus chers que le maxi d’un ESAT normal ...

    Ce discours m’apparaît donc totalement à côté de la plaque en matière d’autisme. Et en se plantant comme cela, c’est le meilleur moyen de se couper des soutiens nécessaires.

    Voir en ligne : L’arnaque à la T2A (André Grimaldi)

  • je reproduis ci-dessous une réflexion du CREAI Bretagne (10.07.2009) :

    La référence aux usagers paraît parfois à certains professionnels comme une démagogie ou une tentative d’embellissement d’un système qui serait surtout préoccupé de maîtrise des coûts.
    Peut-être est-ce en partie vrai ? Peut-être est-il commode d’invoquer "l’usager au centre" quand justement c’est de gestion et d’organisation qu’on se préoccupe.

    Mais examinons un instant l’hypothèse que la référence aux usagers (dans les textes officiels, dans les projets…) soit la trace d’une évolution beaucoup plus profonde qu’il ne paraît.

    Prenons trois exemples qui n’ont pas grand-chose en commun : la préoccupation du handicap psychique, la "montée" de l’autisme, et en protection de l’enfance, le recours de plus en plus fréquent au placement éducatif dans la famille à la place de l’AEMO ou du placement en institution.
    Dans ces trois cas les professionnels du travail social voient-ils à quel point leur émergence, leur officialisation en quelque sorte a été en fait préparée par de longs processus ? Dans lesquels les représentants des usagers étaient beaucoup plus influents que les professionnels de la santé, du médico-social et du social.

    Les temps reviennent où les politiques publiques connaissent des soubresauts marqués par la demande des publics plus que par l’analyse des professionnels.
    A ceux-ci d’en tirer des conclusions : en être ou non.

    Voir en ligne : AU RENDEZ-VOUS DES USAGERS. Alibi ou mouvement de fond ?

  • Sans vouloir utiliser à l’excès l’argument d’autorité (mais en profitant de la pause estivale), je reprends des propos du Pr Aussilloux, président du Groupe de suivi scientifique sur l’autisme :

    Le professeur Charles Aussilloux a souhaité relativiser la critique adressée à la psychiatrie concernant le traitement de l’autisme. Il a rappelé que les psychiatres ont longtemps eu la pleine responsabilité des personnes atteintes de syndromes autistiques et qu’ils ont contribué largement à l’identification des symptômes cliniques. Leur rôle demeure central au moment du diagnostic ; en revanche, la psychologie comportementale a pris désormais une place prépondérante dans les protocoles thérapeutiques. A cet égard, le film de Sandrine Bonnaire illustre parfaitement la complémentarité entre les acteurs, la psychiatrie ne devant pas intervenir par défaut de structures adaptées.
    Pendant longtemps, seuls les psychiatres se sont occupés de l’autisme puisqu’on avait confiné les personnes atteintes d’autisme dans les structures hospitalières et psychiatriques (…) Il y a une difficulté de notre corps professionnel à changer de pratique puisque les psychiatres avaient la pleine responsabilité de l’autisme. Actuellement, il y a un changement radical. Le principal pour les personnes avec autisme, c’est que l’éducation soit assurée, donc le principal est l’organisation de l’éducation. »

    Voir en ligne : Table ronde du Sénat du 28 mai 2008

    • Le professeur Aussilloux a tort de présenter les choses de manière aussi tranchée.
      Comme si on devait séparer les pathologies ou les difficultés mentales en deux. Les autistes et les autres, alors qu’il est fort bien placé pour savoir que la ligne de démarcation n’existe pas. Pour séparer il faut pouvoir distinguer. Et tout le monde ou presque parle mantenant du spectre des troubles autistiques, et non plus d’une entité simple !

      Ensuite, laisser entendre que l’éducatif est le remède à l’autisme, c’est simplement changer d’obscurantisme. Pourquoi les jeunes psychotiques, les schizophrènes, seraient-ils dispensés, eux, d’éducation ?
      Aucune affection psychique ne mérite d’être exclue de ce qu’il appelle l’éducatif. Pourquoi les psychotiques devraient-ils être "confinés" dans la psychiatrie ? Puisque la psychiatrie, d’après le professeur Aussilloux, confine...

      Et si la psychiatrie voulait bien continuer ou recommencer à penser nous pourrions faire l’économie de ces distinctions entre autisme ou pas, éducatif ou thérapeutique, psychanalyse ou comportementalisme, etc...

      Il y a peut-être une distinction plus essentielle à opérer chez les psychiatres : penser ou regarder la télé.

    • Le Pr Aussiloux a présenté de façon plus détaillée son point de vue (article du Pélican - octobre 2008).

      Ce que je comprends, c’est que les psychiatres ont du mal à modifier leurs pratiques compte tenu du progrès des connaissances sur les autismes. Mais aussi du fait de l’organisation des moyens : je constate que la mise en place de SESSAD spécialisés autisme permet de faire des choses, en lien avec l’école, qui étaient difficiles auparavant.

      Je ne crois qu’on puisse interpréter les propos du Pr Aussilloux (c’est un résumé de la table ronde qui figure sur le site du Sénat) comme voulant dire que d’autres doivent être "confinés" à la psychiatrie. Ce qu’il dit, c’est que les autistes y étaient confinés (en fait souvent jusqu’à ce qu’ils soient renvoyés chez leurs parents, quand ils ne relevaient plus du champ de la pédopsychiatrie : c’est moi qui ajoute).

      Et puis le terme "éducation" ne doit pas être pris dans un sens étroit. Il y a l’éducation aussi dans le relationnel (utilisation des "scénarios sociaux" par exemple).

      Voir en ligne : Diagnostic et soins psychiatriques pour les personnes avec Troubles Envahissants du Développement : objectifs et organisation dans le cadre du Plan Autisme

    • Je crois comme vous qu’il ne faut pas prendre le terme éducation au sens étroit. Ni le terme autisme d’ailleurs ! Car je ne pense pas que les enfants qu’on dit psychotiques soient dépourvus d’autisme. Et nombre d’enfants porteurs de lésions ou d’anomalies neurologiques développent des troubles de type autistique…

      Les prises en charge doivent nécessairement associer toutes les dimensions qui sont thérapeutiques et l’éducation EST thérapeutique. Non seulement pour les autistes, mais pour TOUS les enfants qui ne se développent pas de manière habituelle.

      Le plan autisme, à l’élaboration duquel j’ai quelque peu participé, finit par admettre qu’il faut s’occuper finalement des enfants qui présentent des différences, des troubles, des difficultés d’adaptation, etc… Bref, il faut s’occuper de tous ! Et ne « confiner » personne. Autrement dit il faut faire et refaire de la psychiatrie…
      Si l’autisme peut constituer le déclencheur d’une telle disposition, tant mieux !

      En fait, je crois que nous sommes d’accord sur l’essentiel .
      Ce sont plutôt certaines dispositions sectaires ou les certitudes « savantes » qui m’ennuient, qu’elles émanent des associations ou des psychiatres.
      En dialoguant les oppositions s’éclairent et deviennent plus nuancées.

    • Puisque vous parlez de plan autisme (j’ai profité de mes vacances), je dirais qu’il y a trop de psychaitrie là-dedans, trop de médico-social.

      Je ne le dis pas pour vous, ni pour ce qui est indiqué. Mais manifestement le Ministère de l’Education nationale ne s’est pas beaucoup impliqué.

      Je ne peux me contenter de laréaction du Dr Constant :

      La méthodologie employée semble pourtant ne pas plaire à tout le monde...

      Ce plan a déjà beaucoup fait parler : les psychiatres pensent qu’il contient trop d’éducatif, les éducatifs qu’il laisse une part trop grande à la psychiatrie. J’en conclus donc que c’est un plan équilibré.

      Sur le plan financier, il n’y a que 0,5% du financement pour la formation de tous les professionnels et parents (1 million d’euros sur 187). Et pour la scolarisation en milieu ordinaire, il n’y a que 50.000 euros financés (0,02%). Il est reconnu que le métier d’auxiliaire de vie scolaire doit être professionnalisé, mais rien n’est prévu pour cela : au contraire, il devient de plus en plus précaire.

      De plus en plus d’enfants autistes sont scolarisés en milieu ordinaire : lorsque l’accompagnement est assuré, cela donne des résultats à mon avis exceptionnels. Le plan autisme ne prend pas vraiment en considération cet aspect : il ne s’y oppose pas, mais il reste à côté. Le financement se fera par l’éducation nationale en fonction des décisions de la CDAPH, si tout se passe bien, mais aucun financement n’est planifié.

      Il n’y a presqu’aucun financement prévu pour l’insertion en milieu ordinaire de travail. La spécialisation d’ESAT (CAT) est une bonne chose, l’expérience du zoo de Pont-Scorff l’atteste. Mais aucun financement n’est prévu pour analyser et étendre cette expérience. Or cette insertion est un travail à long terme, qui doit s’accompagner souvent de mesures d’accompagnement pour la vie sociale (logement etc...).

    • A propos de l’énoncé Constant

      les uns pensent aux cas plutôt faciles à intégrer et ils jugent qu’il y a trop de psychiatrie...
      Tandis que les psys ont en tête les cas très lourds, et ils pensent traitement et soin.

      C’est Constant ça !
      Et tant que cette dichotomie n’est pas isolée et reconnue, on continue à se méprendre et à se disputer. Et pour le bonheur Constant de ceux qui ne sont pas intéressés par un progrès réel de la compréhension. C’est équilibré, dit-il... Autrement dit on se contentera du traditionnel malentendu, ça fera l’affaire !

  • A l’attention de Mme Laurence Gourmez-Fleuret
    Paris, le 6 août 2009
    Objet : AFFAIRE DELION ?
    PLUTOT DOSSIER PACKING …
    Madame,
    Vous venez nous parler d’une « affaire Delion » qui ne préoccupe que le cercle restreint et égocentrique des psychiatres psychanalystes en charge de l’autisme en France, en vous demandant à qui profite le crime … Nous nous permettons de vous rappeler à l’ordre en vous précisant que l’objet qui fait actuellement débat (et ce pour des raisons amplement justifiées) est le Packing. Le crime est celui que subissent les enfants atteints d’autisme et leurs familles en étant soumis à ce « traitement » dégradant et maltraitant par défaut de soin. C’est donc à la psychiatrie psychanalytique, votre dogme, que profite le crime.
    Plus qu’un enjeu et une querelle personnels, l’autisme est un problème grave de santé publique. Comme nous l’avons demandé à vos confrères, nous vous remercions d’en prendre note et de le garder constamment à l’esprit.
    « Pierre DELION fait l’objet d’un harcèlement moral »… Puisqu’il faut en revenir au Professeur DELION, vous n’êtes pas sans savoir qu’il s’est imposé comme le chef de file du packing en France et l’enseigne dans un module intitulé « Les approches corporelles par packing » au sein du Diplôme Universitaire qu’il dirige à la Faculté de Médecine de Lille. Non seulement le Professeur DELION pratique le packing mais il contribue aussi à perpétuer cette situation inacceptable pour les personnes atteintes d’autisme en France. Conformément à nos statuts et dans notre combat contre le packing, une pratique maltraitante et dégradante et exercée sans validation scientifique, nous sommes effectivement amenés à nous adresser souvent au Professeur DELION en tant qu’interlocuteur principal, représentant de la psychiatrie psychanalytique en charge de l’autisme et promotrice du packing. Puisqu’il semble utile de le répéter, il ne s’agit pas d’une attaque personnelle mais d’un débat nécessaire concernant la santé de nos enfants atteints d’autisme et de leurs familles dans le désarroi. Nous ne nous attarderons pas plus sur la personne de Monsieur DELION, qui ne nous intéresse pas.
    Nous tenons à attirer votre attention sur le harcèlement moral subi par des milliers de familles en France chaque fois que l’un de vos professionnels intervient. C’est aussi le harcèlement moral que subissent toutes les mères culpabilisées dans vos hôpitaux, vos consultations mais aussi chez elles lorsque l’un de vos intervenants vient la « soutenir. » C’est le harcèlement moral que subissent les familles chaque fois qu’elles veulent inscrire leur enfant à l’école et que l’un de vos professionnels s’y oppose parce qu’il « pense » que l’enfant doit être dans l’un de vos hôpitaux. Et ce harcèlement moral atteint son apogée lorsque vous menacez les parents de signalement, mettez votre menace à exécution et demandez l’internement de l’enfant, voire l’hospitalisation de sa mère.
    Loin de vos phrases choc (« la pensée, c’est le diable ») et vides de substance, Léa pour Samy est une association de victimes de la psychiatrie psychanalytique en charge de l’autisme. Nous sommes une association de défense des droits fondamentaux des enfants atteints d’autisme et de leur famille. A ce titre, nous encourageons ce qui va dans l’intérêt de l’Enfant et dénonçons ce qui va à son encontre.
    Le packing est une pratique dégradante, maltraitante par défaut de soin, appliquée depuis des décennies sans aucune validation scientifique, et le plus souvent sans l’accord explicite des parents.
    Avec un humour grinçant et plus que déplacé, vous évoquez un institut de beauté dans lequel « le pack est proposé à ses clientes à des prix fort déraisonnables. » Impose-t-on ce ‘pack’ à une cliente qui ne peut s’exprimer ? Est-elle forcée de subir les enveloppements jusqu’à la fin si elle ne les supporte pas ? S’agit-il de draps humides et glacés ? Faites preuve d’un peu de sérieux…
    Il vous faut momifier les enfants qui ne peuvent s’exprimer dans des linges glacés et les camisoler pour obtenir une « médiation corporelle » ? Alors que d’autres spécialistes peuvent établir le contact en quelques minutes, échanger des regards avec l’enfant… Le packing en tant que pratique de médiation corporelle est un délire de votre psychiatrie archaïque.
    Madame, puisque vous semblez ne pas l’avoir fait, nous vous invitons à prendre connaissance des déclarations officielles du Gouvernement.
    Vous évoquez aussi très poétiquement « l’âme humaine en souffrance ». Nous sommes au regret de vous informer que la majorité des souffrances est issue des incompétences et des maltraitances auxquelles sont soumis les enfants dans vos institutions. Il est temps de mettre fin à un monopole destructeur qui n’a plus raison d’être.
    La psychiatrie psychanalytique a largement démontré son incompétence dans le traitement de l’autisme et n’a plus à prendre en charge l’autisme. La véritable question est de savoir où sont les professionnels les plus compétents pour traiter les enfants vulnérables que sont les enfants atteints d’autisme, pas de partager un gâteau. Il est unanimement reconnu que les approches et méthodes éducatives sont les plus appropriées. Si nous défendons ces méthodes et approches, c’est bien parce qu’elles sont les plus efficaces, avec études et évaluations les validant à l’appui, à la différence de la psychiatrie psychanalytique qui a diabolisé les approches éducatives et cognitives comportementales adaptées à l’autisme en accusant les familles de maltraitance et les associations de parents sollicitant ces approches de sectarisme, voire de dresser les enfants comme des animaux. Les traitements adaptés à la prise en charge de l’autisme existent et doivent être appliqués. La psychiatrie psychanalytique n’a aucune compétence éducative et pédagogique à apporter aux enfants. Ce n’est donc pas une question d’ « humanité » (d’ailleurs quelle science humaniste appliquerait un traitement dégradant et inhumain ?) mais de compétences professionnelles. Les enfants atteints d’autisme n’ont pas leur place dans les hôpitaux de jour (hôpitaux psychiatriques pour enfants). Par conséquent, aucune complémentarité (« intégrative ») n’est possible.
    Vous confondez toutes les pathologies avec le problème de l’autisme. Doit-on en déduire que vous soignez toutes les pathologies de la même façon ?
    Notre domaine d’expertise est l’autisme, une maladie neurologique sans lien avec « l’affect ». Les enfants atteints d’autisme naissent avec cette pathologie. L’autisme exige un diagnostic précoce et une EDUCATION précoce adaptée, et non une « rééducation » ! Il n’y a rééducation que lorsqu’on doit rééduquer les troubles découlant des traitements inadaptés, de manière à faire place à l’éducation. En tant qu’expert, nous pouvons vous affirmer que la psychiatrie psychanalytique ne doit plus être appliquée aux enfants autistes. C’est justement la puissance de cette psychiatrie psychanalytique que vous dites « redoutable par sa pertinence et son intelligence » que nous combattons. Votre lobbying a pris le pouvoir absolu sur l’autisme et ses besoins spécifiques en accédant à un financement impérial par la Sécurité sociale, et donc par le contribuable. Nous partageons par ailleurs votre avis concernant ce côté ridicule de la psychiatrie à se prendre pour le Club Med. Ce que nous trouvons réellement grave, c’est le fait que la psychiatrie puisse financer des ateliers de peinture ou de pâte à modeler, des sorties, etc.
    Rassurez-vous. Loin de nous l’idée de vous interdire de penser… D’autres spécialistes pensent aussi en toute liberté. Les psychiatres d’obédience psychanalytique ont toujours pensé sur l’autisme. Résultat des comptes : des personnes autistes et des familles maltraitées. On ne réduit pas une maladie connue disposant de données scientifiques reconnues à une pensée. Votre pensée psychanalytique est inadaptée en matière d’autisme. Il existe des traitements efficaces qui doivent être appliqués.
    Nous avons confirmé notre demande de moratoire auprès de Mme BACHELOT, Ministre de la Santé.
    Vous avez l’obligation de connaître et reconnaître toutes les avancées médicales, scientifiques, thérapeutiques, éducatives et pédagogiques concernant l’autisme.
    Vous avez l’obligation de n’appliquer que celles-ci.

    Vous avez l’obligation de répondre de tout ce que vous appliquez sur les enfants atteints d’autisme et leurs familles.
    C’est par la justice que vous rendrez compte de ce que vous avez fait subir aux enfants autistes et à leurs familles ces dernières décennies.
    Léa pour Samy agira en conséquence.
    M’Hammed SAJIDI
    Président

    • C’était bien la peine de cheminer en essyant de suivre une argumentation. Nous voila repartis comme si de rien n’avait été dit sur ce fil, avec toujours a même affiche : LPS contre Delion... C’est Constant aussi ça !

    • Que le commentaire de LPS à cette tribune ne fasse guère avancer le débat, certes ...

      LPS publie sur son site les différentes prises de position provoquées par sa campagne contre le packing, puis y répond avec transmission à un certain nombre d’autorités, dont les judiciaires. Mais LPS ne participe pas à ce fil, ni à un "cheminement". La reproduction de la lettre de LPS n’est donc qu’un élément .

      Par ailleurs, je ne crois pas que la campagne de LPS puisse être qualifiée de "harcèlement moral", même s’il s’agit bien de harcèlement - et que cela fait partie du droit des usagers de la médecine ou de la psychiatrie.

      La thèse défendue :

      Pierre DELION fait l’objet d’un harcèlement moral dans une volonté politique délibérée de refonte des soins psychiatriques selon un modèle simpliste, rentable, évaluable à deux dimensions quand l’âme humaine en souffrance requiert une approche multiple et complexe.

      est totalement infondée. C’est bien la volonté des acteurs représentant les usagers qui amène à mettre en oeuvre de nouvelles pratiques, c’est bien leur mobilisation ... et non une volonté des "acteurs politiques" !

      La réponse de LPS attire mon attention sur le passage suivant :

      Le serpent de mer de la psychothérapie institutionnelle se nourrit des avatars d’approches psychodynamiques et sociothérapiques qui ont vrillé leur objectif, et se sont ridiculisés dans des caricatures grotesques de club med ou d’apprentis sorciers.


      Quelqu’un ou quelqu’Une ... peut m’expliquer ?

      A ce propos, la plaisanterie récurrente sur "Constant" avec un C majuscule a-t-elle un sens particulier ?

    • je confirme, je n’ai mis que la position de LPS sur ce post pour animier le debat.
      Je suis adherant de LPS, j’ai aussi porté plainté contre X, mais je reste entierement libre au dialogue.

      Donc mon post n’etait pas la pour contrecarré les argument, mais juste a titre d’info. Je Souhaite moi, que tout le monde discute et partage.

      Donc, désolé si je vous ai troublé

    • Bonjour,
      la plaisanterie sur Constant, c’est simplement une coincidence drôle entre un patronyme et le piétinement, le sur place, dans lequel semble parfois se plaire la réflexion sur ce qu’on entend par "autisme".
      Pour les avatars et le serpent de mer, c’est trop compliqué pour moi cette mythologie.
      Ce qui est terrible c’est que tous ces débats ont pour carburant essentiel le "malentendu" et comme booster, la mauvaise foi des uns ajoutée à celle des autres...
      Ah... le plaisir de haïr !
      La psychanalyse n’a vraiment rien ou à peu près rien à faire avec "l’autisme". Par ailleurs, l’apprentissage forcené des codes et des comportements ne constitue pas un traitement par voie éducative.Au mieux c’est une prothèse, un équipement qui permet d’améliorer la présentation... L’abord éducatif est parfois décisif, parfois il est sans effet ; et enfin, il peut arriver qu’il soit contre productif. Je connais des enfants autistes qui savent très bien lire et écrire, qui se tiennent convenablement, sont très, très corrects, et désespérément fermés à la communication dans sa dimension affective.
      Enfin, et de toute façon, acceptera-t-on un jour de considérer que l’autisme n’étant pas une entité clinique il est assez malhonnête de bricoler de la généralité là où triomphe justement le caractère particulier de l’expression.
      Pourquoi la complexité de la psychiatrie, sa difficulté aussi, génèrent-elles des conflits et des disputes aussi violentes que régulières ?
      Peut-être parce qu’elle s’occupe de choses vraiment complexes dans une époque où tout doit pouvoir se ramener à du "simple".
      Le fond du problème est le manque de culture générale des psychiatres. Les meilleurs d’entre eux se sont fait aspirer depuis 50 ans par un système de pensée unique qui est d’une efficacité limitée finalement aux névroses affectant des gens cultivés...
      Léa veut donc du "simple" pour Samy, et les psys ont longtemps trouvé "simple" de raisonner la psychose et les états autistiques à partir du schéma lacanien "simplifié".On baigne dans le simple !
      Avec tout ça on a loupé et on loupe encore une réalité complexe qui ne demande qu’à être vue et décrite telle qu’elle est, à savoir une diversité d’appréhension du monde par des enfants plus ou moins différents de la moyenne générale et qui se résout en une infinité de cas particuliers, tous irréductibles aux niaiseries des classifications américaines, dont les américains, il faut quand même le dire, sont en train de revenir !!!
      Je sais, c’est embêtant la diversité, c’est tellement mieux les ensembles et les classifications !
      Mais la réalité est ainsi faite, concernant l’existence humaine, pas moyen de simplifier sans aller dans l’erreur.
      Pour conclure je dirais qu’il est nécessaire d’aborder les enfants (porteurs de troubles autistiques) en les éduquant évidemment, c’est bien la moindre des choses ! En les comprenant et en négociant avec eux à propos de leur compréhension et de leur conception du monde, c’est ce qui s’appelle soigner. Et en prescrivant si nécessaire des neuroleptiques capables d’ouvrir certaines capacités de compréhension bloquées par des processus phobiques installés. Enfin, les packs, bien sûr qu’ils font partie de ce qu’on peut faire pour établir ou rétablir un dialogue qui, pour tous les enfants du monde,commence au niveau du corps.
      C’est la rentrée...

    • Bonjour,
      Pour Constant ? C’est juste que ça tombe bien, ce patronyme, avec le piétinement de la réflexion au sujet de l’autisme… Sans plus.

      Pour ce qui est de l’évocation mythologique : « serpent de mer de la psychothérapie institutionnelle se nourrissant des avatars de la psychodynamique […] vrillée » On doit vouloir dire que la psychothérapie institutionnelle, qui compte sur tous les acteurs de la vie institutionnelle et sur les qualités éducatives et soignantes de leurs interventions spontanées dans la rencontre quotidienne avec les enfants où les adultes accueillis, cette thérapie là a vrillé ! Pourquoi ? Parce que ses acteurs, occupés à la poterie, à la piscine ou à l’atelier conte sont finalement des amateurs qui n’ont guère d’autres repères que les expériences des années 70, avec Mannoni ou d’autres, qui croyaient à certains miracles, certains « décalages » de
      l’organisation psychologique par le biais du transfert et du « faire ».

      Pour ma part je crois que la psychanalyse n’a pas grand-chose à faire, directement en tous cas, avec l’autisme. Mais comme depuis 50ans les meilleurs d’entre nous (d’entre les psys ) se sont fait avaler par la psychanalyse, et ça c’est effectivement très français et surtout très parisien, on a tenté d’accommoder l’autisme avec la psychanalyse.
      L’investissement intellectuel s’est trouvé ainsi bloqué dans une voie unique, et la réflexion stérilisée. Du coup, en rejetant aujourd’hui la psychanalyse on rejette également la réflexion et l’on se tourne vers les systèmes simples venus des Amériques… Et vers l’imagerie cérébrale qui ne cesse de montrer des effets en les présentant comme des causes.
      Rien de tel pour louper la cible que de décréter simple ce qui est complexe.

      Les enfants (porteurs d’autisme) dans leur infinie diversité doivent évidemment être éduqués. C’est la moindre des choses. Pédagogie donc… autant que, et comme c’est possible.

      Ils doivent aussi être compris. C’est-à-dire que chaque monde, élaboré par chacun d’entre eux doit pouvoir être approché de façon intelligente si l’on veut pouvoir négocier avec eux des accommodements avec la communauté. C’est ce que j’appellerais le temps psychothérapique, qui n’a rien à voir avec la psychanalyse, mais qui exige une certaine ouverture d’esprit, une culture, une capacité à « entendre » l’arrangement existentiel de chacun, ceci pour s’adresser à chacun avec le maximum de pertinence.
      C’est pas des mots en l’air ça ! C’est une proposition concrète et praticable, qui correspond à l’abord phénoménologique (Binswanger, Minkowski, Jacques Schotte, Bullinger…)

      L’utilisation des médicaments ne doit pas être systématiquement écartée. Si certaines angoisses, certaines organisations phobiques, empêchent l’ouverture et la prise de contact, il n’est pas inutile d’y avoir recours.

      Et les packs dans tout ça ? Ils sont tout à fait intéressants pour installer ou restaurer les bases de la communication en repartant du corps, de ses limites et de ses dispositions sensorielles. C’est là qu’elle commence la communication ! Si on veut bien en finir avec les présupposés malveillants au sujet d’une pratique dont certains aspects (le froid et la contention) sont mis en avant pour « faire scandale ». Le froid je ne suis pas pour… Mais la contention peut et doit être bienveillante. Nous l’avons tous utilisée avec nos propres enfants. En tant que mère, on élève son enfant en le contenant bien souvent, et je ne fais pas là allusion à la grossesse mais à la manière dont on ne cesse de limiter, d’envelopper, de restreindre l’agitation spontanée d’un enfant pour la transformer, la faire dériver vers le langage et la communication…
      Après ça, le consentement des parents, les conditions techniques du pack, tout ça se discute, mais le principe en soi me semble tout à fait excellent.

    • Il y a un genre de doublon, dû au fait que entre Une et Le Collectif on a édité deux versions différemment rédigées du même message. Une et Le Collectif,vous prient de les excuser pour cet encombrement.

    • Et bien, je trouve que le doublon n’est pas gênant, car l’argumentation mérite bien d’être lue deux fois.

      Une et Le Collectif on a édité deux versions différemment rédigées du même message

      Il me semblait avoir vu quelque chose à ce sujet : "Une", c’est une du collectif, et le collectif, c’est quoi ?

      Le Dr Constant ayant été président de la société française de psychiatrie, a dû sans doute dans ce type de poste faire preuve de tact, de diplomatie ou de "sens de l’équilibre". Et recueillir bien des réflexions désagréables sur son "permis de conduire en pays autiste".

      A part çà, même s’il semble réservé sur le packing "froid", il dit qu’il l’a pratiqué et il n’enlèvera sûrement pas son permis à P. Delion.

      Voir en ligne : DVD "le permis de se conduire en pays autiste"

    • Pour le docteur Constant ( nous y sommes allés) nous sommes d’accord avec vous, sa métaphore témoigne d’un désir de communiquer de façon efficace à propos de l’autisme. Evidemment, comme toutes les métaphores, elle a des limites et des inconvénients : la caricature et la simplification( par exemple, le monde autistique n’existe pas comme une unité, on pourrait parler de mondes autistiques, au pluriel, ce qui change beaucoup de choses... Mais enfin, on doit bien parfois en passer par là pour pouvoir communiquer.

      Le Collectif c’est nous, quelques psychiatres et psychologues praticiens, éducateurs spécialisés aussi.
      Nous restons tout à fait discrets car nous voulons pouvoir communiquer mais surtout continuer de travailler sans devoir nous coltiner l’agressivité des groupes animés de certitudes et du désir de régler des comptes.

      Nous ne sommes pas pour l’application de la psychanalyse tous azimuths, c’est certain !

      Nous ne sommes pas pour les "théories" neurobiologiques exclusives, c’est sûr aussi.

      Nous sommes pour la recherche de la meilleure compréhension possible ,obtenue par le moyen d’un tête à tête constant, ouvert et réfléchi, avec chaque enfant ; une analyse phénoménologique éloignée des "causalités" chéries par telle ou telle tendance idéologique.

      Ensuite, il nous parait évident qu’il faut proposer de l’éducation ! Mais aussi une "critique" thérapeutique du système autistique tel que l’enfant tend à le développer. Les voies et les moyens pour contester le développement de l’autisme, nous en avons dit quelque chose dans le doublon ci-dessus.

      Notre abord est phénoménologique, au sens de Binswanger, Heidegger, Maldiney ou encore Jacques Schotte...

      L’échange avec les parents, s’il est réglé par la bonne foi, nous est précieux, indispensable, et c’est pourquoi nous l’enteretenons le mieux possible avec vous, ici.
      Il y a beaucoup à dire et échanger pour sortir de la méfiance et de l’incompréhension.

    • Depuis quelques semaines, se crée pour moi un certain plaisir dans la discussion avec des personnes que je ne peux présumer que de bonne foi. La bonne foi est compatible avec l’erreur et l’incompétence .. mais je ne dis pas çà pour vous … Et sur vos références théoriques, il faut que je retourne à l’école.

      Il y a un léger parfum surréaliste dans la discussion sur cette page, dans la mesure où personne n’intervient en faveur de la thèse suivant laquelle « l’affaire Delion » serait l’expression d’une « volonté politique délibérée de refonte des soins (etc…) ». Je sais bien qu’il y avait les vacances. Ouais.

      Pluralité des autismes ou hétérogénéité de l’autisme ? C’est certain. De plus, en l’état actuel des connaissances, s’il y a des origines biologiques prouvées pour une partie minoritaire [c’est péjoratif dans ce cas de parler de « théories » entre guillemets, qui plus est, exclusives], il n’y a que des symptômes en grande partie communs.

      Résumé du colloque à l’institut Pasteur le 16.7.09 :

      « Le professeur Bourgeron a fait le point des recherches en génétique ; il a rappelé que si on trouve des gènes incriminés, ils ne sont pour le moment pas généralisables ; par ailleurs, le travail est de chercher pour quelles protéines ils codent et donc comment ces mutations génétiques perturbent la synaptogénèse ou les connexions synaptiques ; la recherche sur les modèles animaux a commencé. »


      Je constate quand même la grande difficulté des spécialistes à différencier nettement dans le fonctionnement et le devenir les enfants classés AHN ou SA. J’ai été frappé aussi d’entendre le Dr Constant « Constater » que la prise en charge des autistes qui ont les plus grandes difficultés d’expression se fait à partir de ce que disent sur leur fonctionnement les personnes avec AHN ou SA, qu’il rencontre à Satedi.

      Malgré les recommandations de la société française de psychiatrie et de la haute autorité de santé sur le diagnostic précoce (acquises par consensus), qui datent de 4 ans, vous savez bien qu’un certain nombre de professionnels, sous prétexte d’une individualisation, d’éviter de stigmatiser, évitent de nommer l’autisme – ce qui permet d’éviter la discussion. On retrouvera donc plus souvent « dysharmonie cognitive » (« évolutive » amène tout droit les parents sur l’autisme avec Google), dépression du bébé … L’autisme est réduit à 5 enfants pour 10.000, au lieu des 60 pour 10.000 (1 pour 165) actuellement évalués dans les études internationales (il n’y a pas d’études françaises).

      Je ne sais pas ce que vous pensez de ce débat-là.

      Comme du désir que nous avons, en tant que parents, que les professionnels précisent mieux les « profils » d’autisme, pour nous permettre d’avoir ensuite un consentement libre et éclairé sur les prises en charge.

      Vous ne voulez pas être perturbés dans votre travail par l’agressivité de groupes organisés. Certes, mais à un moment, il faut bien accepter le débat contradictoire avec les personnes directement concernées. Il y a un risque, oui, mais il n’y a pas de professionnels qui peuvent rester dans leur pré carré, à l’abri des virus sociétaux. Bernard Golse, dans un « Regards Croisés » à Brest (avril 2005), disait à Catherine Barthélémy, « puisque nous sommes entre professionnels », que son approche de CB est bien "utile" pour travailler avec les parents.

      Il ne serait donc pas nécessaire de nous dire la vérité. Nous ne sommes pas capables de l’entendre. Kanner s’est excusé auprès des associations de parents en 1969. Aujourd’hui, pour certains, il ne faut surtout pas «  rompre le lien avec les parents » : c’est un progrès, certes … mais qui peut recouvrir une attitude paternaliste (être là pour attendre leur demande d’aide).

      Vous ne pouvez éviter le débat avec des groupes de parents, comme de « patients ». Ce ne sera pas toujours agréable, puisque çà implique la remise en cause d’un rapport de pouvoir, toujours plus confortable pour une corporation. Bien utile est - en haut de cette page - d’agiter l’épouvantail de l’ennemi extérieur pour resserrer les rangs. Mais l’ « adversaire » est dans les murs ! Il y a bien un rapport de forces développé par les associations de parents, comme l’Association Française des Myopathes (AFM) s’est mise à contrôler l’orientation des recherches, comme Act Up a mis en cause les politiques des multinationales ou des Etats. Il ne suffira pas de traiter ces associations de groupes « sectaires ». Autisme France – ciblée dans le livre de Jacques Hochmann - , ce sont 900 familles organisées de façon indépendante des professionnels.

      Je n’aime pas votre expression de «  contester le développement de l’autisme ». L’autisme ne se développe pas comme la grippe porcine, il est là. Je trouve plus heureuse votre expression plus haut : « chaque monde, élaboré par chacun d’entre eux doit pouvoir être approché de façon intelligente si l’on veut pouvoir négocier avec eux des accommodements avec la communauté. »

      Vos textes me trottent dans la tête longtemps, et il faut bien conclure alors que je vais dans tous les sens par une citation de Stanislas Tomkiewicz reprise souvent par les associations : « La pire Maltraitance que l’on peut faire à une personne autiste est de ne pas l’éduquer et de la laisser croupir dans son autisme »

      A comparer avec la pétition (incitation à la discrimination, pas à l’éducation)

      Pédopsychiatres, pédiatres, médecins scolaires, professionnels et parents, nous disons « NON » à l’abandon sans soins des enfants malades et handicapés, « NON » au nouveau dispositif d’intégration scolaire « ordinaire » défini par la loi du 11 Février 05

      Extrait :

      Pire, les soins devraient désormais se subordonner aux objectifs d’intégration dans l’école « ordinaire », pouvant obliger les médecins à se faire caution d’objectifs parfois impossibles à réaliser (enfants polyhandicapés par exemple ou autistes avec graves troubles du comportement), parfois franchement contre-indiqués du point de vue médical,
      Là où le rôle des spécialistes que nous sommes est de les accompagner avec tact et patience vers la reconnaissance de l’état réel de leur enfant, on leur fait croire que l’intégration scolaire « ordinaire » de leur enfant va résoudre tous les problèmes, qu’elle est la preuve du caractère bénin de troubles qui, hélas, sont trop souvent loin de l’être.

      Avec ce dispositif de la loi du 11 02 05, même ceux d’entre ces enfants dont la maladie est telle qu’ils ne peuvent s’adapter dans aucune structure sociale ordinaire, seraient intégrés obligatoirement (si leurs parents le demandaient) – et certains enfants le sont déjà – dans des établissements scolaires dont la fonction est d’instruire les enfants qui ne sont pas malades

      Voir en ligne : cahiers de preaut n° 5 commentés par Danièle Langloys

    • Bonjour Mr 29 ,

      Nous n’avons pas compris la dernière citation encadrée, ou plutôt, pas compris ce qu’elle avait de scandaleux. Elle manifeste l’évidence des différences, et la nécéssité de ne pas pratiquer le négationisme à l’égard de ces différences, lesquelles doivent être respectées,c’est à dire prises en compte... Non ?

    • A Mr Jean 29 (suite),
      ceci dit, ce n’est pas une raison pour négliger ce point fondamental qui est que, ainsi que vous le dites en d’autres termes : entre gens de bonne foi, il est agréable, voire même passionnant d’échanger des points de vue.

      Là dessus nous sommes d’accord même si nous différons sur les dispositions pratiques ou les préférences théoriques. Mais ça c’est pas grave ! Le grave serait de haïr et de nier toute opinion qui aurait le tort de n’être pas superposable à la vôtre.

      Concernant votre remarque sur "contester le développement de l’autisme" et bien voilà un exemple de divergence, ou une différence d’interprétation. Nous pensons avoir assisté à des développements et à des évolutions des positions autistiques. Nous pensons aussi être parvenus à influer sur le cours de ces évolutions. C’est en ce sens que nous parlons de "contester l’autisme", ce qui revient à s’opposer au développement de son organisation et de son extension ; essentiellement l’isolement, la perte du contact avec autrui.
      Voilà !

    • Je suis choqué par cette pétition, parce qu’elle manifeste clairement la volonté d’exclure :

      établissements scolaires dont la fonction est d’instruire les enfants qui ne sont pas malades

      Où les pétitionnaires vont-ils chercher cette fonction d’exclusion des enfants "malades" ? Hors de l’école les autistes, les aspies, les trisomiques, les dyslexiques, les dyspraxiques, les déficients moteurs etc ... ?

    • cela ne me pose pas de problème : si contester le développement de l’autisme, c’est çà.

      J’utilise un jargon différent. Je veux éviter un surhandicap suite à une prise en charge déficiente...

    • Les habitudes culturelles a la base de ce genre d’idées réactionnaires sont malheureusement bien répandues. J’aimerais bien que cette pétition soit mieux diffusée pour voir les réactions des gens. Le pire est que je suis sur que cela ne les choquerait pas tant que ça. C’est culturel, en France on cache les handicapés, ils dérangent, ils gênent.