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L’aliénation, par Ian Balat

mercredi 23 janvier 2008, par Ian Balat

Introduction

Nous nous proposons d’analyser le concept d’aliénation — l’aliénation comme marque de la société moderne, mais une marque qu’elle a acquise de l’histoire de l’occident. La mauvaise lecture qui est faite du concept est due à de multiples problèmes (religion, sacré, polysémie, vacuité factice, mauvaise délimitation). Ce concept une fois déchargé de ces scories se révèle être opératoire au travers de quelques concepts qui ne sont en fait que sa reprise : fétichisme, réification, fausse conscience. Car, le concept d’aliénation n’est pas limité à une simple définition, il fait appel à un réseau conceptuel dense qui forme une grille de lecture efficace de la société moderne. Chez Debord, il trouve toute sa densité pratique, il est un instrument efficace de critique de la société capitaliste.
Il est nécessaire de faire un historique du concept d’aliénation, historique qui nous obligera à confronter les différents théoriciens de l’aliénation. Tout d’abord, le concept d’aliénation est issu de deux domaines différents : d’une part le droit et d’autre part la médecine.

En droit, l’aliénation est celle des biens ; elle est le transport fait à un autre d’une propriété mobilière ou immobilière, c’est la perte d’une propriété. En psychiatrie, l’aliénation mentale est l’envahissement du sujet par l’étranger, une perte de raison, le patient est défini comme un être anormal, dérangé et socialement mal intégré. Dans les deux cas, il y a perte.

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