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L’inconscient et son sujet (Séminaire 1999/2000)
mercredi 15 juin 2005, par
Notes prises par le Dr Fabien Benghozi.
On peut dire que Freud a découvert, ou plutôt « inventé », l’Inconscient. La différence entre découverte et invention se voit mieux quand on parle de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb : Il a « découvert » une terre qui existait déjà, dont il n’a fait qu’ôter la couverture qui la cachait, comme on découvre un objet ; du même coup il a découvert sur cette terre d’autres objets, les amérindiens... ce qui autorise une attitude d’objectification qui justifie les pires comportements. Tandis qu’en « inventant » l’Amérique, un lien est déjà créé : une invention n’est pas quelque chose de fixe, mais d’évolutif, qui se construit avec le temps ; dès lors ce lien aurait permis d’établir d’autres types de relation avec les autochtones.
On a pu dire aussi que Freud a pris la « décision » de l’Inconscient !
En réalité l’inconscient est quelque chose de facile à concevoir : il suffit d’évoquer le lapsus, lapsus involontaire, qui peut s’accompagner d’un rougissement, ce qui montre une certaine pertinence par rapport au discours et donc à la pensée ; le lapsus révèle ainsi des choses qu’on aurait préféré ne pas voir. Et Freud nous dit qu’il y a quelqu’un dans ma personne qui veut s’exprimer à ma place, quelqu’un toujours prêt à me déborder. C’est ce que l’on constate aussi dans les actes manqués : la chaussure qui, comme par hasard, va briser le vase de la belle-mère... comme s’il y avait à l’intérieur de moi quelqu’un d’autre singulièrement adroit, comme si cet autre, inconscient, avait une certaine connivence profonde avec mon corps !