Accueil > Les entours > Pierre Delion > La violence
La violence
LA VIOLENCE DU JEUNE ENFANT COLLOQUE DE TOULOUSE Septembre 1998 Un jeune enfant est violent : une institution ?
vendredi 17 juin 2005, par
Si un jeune enfant est violent, comment cela s’institue-t-il pour lui et quelles sont les institutions dont il a besoin pour dépasser ce comportement difficilement toléré ?
C’est à ces questions que nous allons tenter d’apporter quelques éléments de réponse.
Depuis que la psychanayse existe, il y a eu des psychanalystes pour se poser la question de la violence : S.Freud, A.Aichorn, T.Reik, H.Deutsch, H.Hug Von Hellmuth, M.Klein, P.Greenacre ...
Mais dans beaucoup de cas, les psychanalystes se sont peu risqués à se frotter eux-mêmes à la violence, persuadés qu’ils étaient, et avec juste raison, que le cadre analytique habituel n’était sans doute pas adapté tel quel à cette rencontre.
Pourtant quelques uns se sont organisés de telle façon que la pensée psychanalytique leur serve dans ces conditions extrêmes et cela nous a permis de mieux comprendre les rapports entre la violence et la loi, entre l’enfance-l’enfant en train de se construire-et l’introjection de la loi, en un mot, entre le sujet et ce qui va devenir chez lui le sur-moi et l’idéal du moi.
Pendant ce temps, la société évoluait de telle manière que le problème de la violence devenait non seulement un problème préoccupant pour les pédagogues au sens large, mais pour chacun des citoyens dans sa vie quotidienne. On sait l’utilisation qui en a été faite par certains hommes et partis soi-disant politiques, et qui a grandement contribué à en caricaturer les tenants et les aboutissants, et finalement à en obscurcir les enjeux.
Outre chacun des citoyens, deux catégories de personnes se retrouvent de par leur profession dans un rapport direct avec la violence : les défenseurs de l’ordre établi, dit-on, et tous ceux qui sont chargés de « l’accueil » des sujets porteurs de cette violence, pour les aider à s’insérer dans le tissu social autrement que par elle, y compris à s’en soigner. Les rapports entre ces deux catégories de personnes ne sont pas très simples, d’autant que les médias simplifient souvent aux yeux de leurs « spectateurs-victimes », l’attitude des premiers envers les seconds et vice versa.