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Le sacré et la feuille d’assertion
Institutions 1997 - Michel Balat - Canet-en-Roussillon
samedi 12 avril 2008, par
La question qui est posée ici provient de la convergence de plusieurs fils de préoccupations ou d’intérêts :
Une analyse de Totem et Tabou, proposée pendant une année d’un séminaire fait à Perpinyà, a amené tout naturellement la question du sacré, particulièrement dans l’abord du chapitre intitulé « Le tabou et l’ambivalence des sentiments »,
La réminiscence de questions qui avaient été abordées par Jean Oury lors de son séminaire de Ste Anne sur la hiérarchie - particulièrement une série de réflexions sur les mots du sacré en grec, tels qu’ils sont analysés par Benveniste dans son Vocabulaire des institutions indo-européennes - et que j’avais poursuivies alors, pour les confier ensuite au musement, comme à mon habitude, en attendant qu’elles refassent surface à telle ou telle occasion,
Une relance (l’occasion !) par Horace Torrubia,
Et, bien entendu, le développement des concepts de scribe, museur et interprète, auquel je me consacre depuis quelques années.
Je commencerai par prendre le fil de Benveniste.
S’il est quelque chose de frappant dans l’analyse que ce dernier fait des mots du sacré, c’est la méthode. Elle est entièrement sous le signe du dyadisme, de l’opposition des termes. « Un fait frappant est que, presque partout, pour la notion de sacré, nous avons non pas un seul terme, mais deux termes distincts » (p. 185), énonce-t-il, alors que le corps même du texte en comporte trois en latin : Sacer, Sanctus et Profanum, et trois autres en grec, Hierós, Hósios et Hágios.