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Le scribe, le museur et l’interprète
Actes du colloque Psypropos « Du cri à l’écrit », 10/1994
jeudi 14 juillet 2005, par
Je me suis engagé à vous parler ici de trois concepts, celui de scribe, celui de museur et celui d’interprète. Deux d’entre eux, le scribe et l’interprète, pourraient sembler clairs ; nous imaginons qu’ils ont sans doute un lien extrêmement étroit entre eux, au point qu’on pourrait dire que l’un ne va pas sans l’autre. Nous verrons qu’il n’en est pas exactement ainsi. Le troisième, le museur, est plus inhabituel. Pourtant l’introduction de ce concept a pu permettre de saisir un certain nombre de situations pour lesquelles il n’avait pas d’équivalent existant.
Je voudrais essayer de vous faire partager un peu ces trois concepts et particulièrement, bien entendu, leur articulation, puisque c’est toujours ce qui est essentiel pour des concepts.
Le point de départ de ce qui arrive sous ces noms là maintenant, est une certaine conception du signe. Depuis longtemps, le traitement du signe sous la forme signifiant/signifié, ne m’a jamais satisfait. Cette espèce de collage entre les deux termes "signifiant" et "signifié" ne permet pas de rendre compte des effets de la parole, de nombre de gestes, de sensations, d’atmosphères, toutes choses dont éventuellement nous pourrions tenter de repérer le signifiant mais pour lesquelles le signifié échappe un petit peu - à moins que ce ne soit le contraire ! Pour ne parler que de l’atmosphère, par exemple, le signifiant est aussi franchement difficile à saisir que l’est le signifié.