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Le vide et la logique du vague
Dires, Revue d’études psychanalytiques, « Le Vide », N°19, 1996
mercredi 15 juin 2005, par
Introduction
On peut lire sur la plaquette du colloque que le samedi 8 juin entre 9 h et midi un certain “ M. Ballat ” parlera à propos de la logique du vague dans son rapport au vide. Or ce M. Ballat, avec ses deux ailes, m’est inconnu, quoiqu’il fasse peu de doute que ce soit une métonymie de mon nom propre. Notons que cela peut poser un problème administratif : les ordinateurs sont ainsi fait que deux noms distincts quant à leur graphie sont traités comme deux personnes étrangères. Ici, nous avons un « l » en plus : d’où sort-il ?
D’une certaine manière cette graphie rééquilibre les choses, elle donne une idée de complétude fonctionnelle : avec deux ailes, on vole beaucoup mieux qu’avec une seule, ce qui fait irrésistiblement penser à cette parole de Freud, “ ce qu’on ne peut atteindre en volant, tentons de l’atteindre en boitant ”. Lorsqu’on a l’habitude de boiter, se trouver tout à coup pourvu de cette deuxième aile déséquilibre quelque peu. Si cette aile complète l’écriture du nom, c’est donc qu’aile y manquait. On entrevoit comment, d’une certaine manière, la catégorie du manque apparaît à partir d’une sorte de complétude que nous pourrions qualifier, à bon droit, d’imaginaire, à savoir le fait d’avoir, de disposer d’une représentation de ce nom qui, elle, serait complète, avec deux ailes parfaitement symétriques.