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MISES {EN} JEU & {ENJEUX} DU CORPS le Samedi 19 & Dimanche 20 mars 2011

mardi 21 décembre 2010, par Michel Balat

Samedi 19 & Dimanche 20 mars 2011

UNIVERSITÉ DE POITIERS

MISES EN JEU & ENJEUX DU CORPS

La psychanalyse est une méthode de travail psychique par des échanges de paroles
qui fait appel à la liberté associative possible pour chacun. Avec le dispositif
inaugural, Freud souhaitait mettre le corps du patient dans le confort du repos et à
l’abri du regard. Il créait une configuration propice à la disponibilité psychique du
patient autant qu’à l’attention flottante et l’implication distanciée du psychanalyste.
Dans les dispositifs groupaux du travail psychanalytique, les participants
se voient. Quelque chose des corps en présence est sollicité. Ils
entrent en immédiate interliaison. Lorsqu’une médiation est
instaurée, comme dans le psychodrame, même si une règle délimite
un espace entre les interactions corporelles, les techniques de jeu
appellent une motilité du corps. Lors des jeux psychodramatiques,
bien des motions corporelles internes se libèrent, qui surprennent,
dont on parle ensuite.

Par les mises en jeu du corps en groupe, les dispositifs groupaux
ont-ils une efficacité pour des émergences du sujet inconscient qui ne
peuvent apparaître ailleurs ? Et par voie de conséquence, constituent-
ils un lieu d’élaborations nouvelles pour la psychanalyse ?
Par le corps groupal métaphorique que le groupe forme, et ce qui
pourra s’en dire, du fait des processus spécifiques du transfert dans les
groupes, et notamment sa diffraction, le sujet affecté par des traces
d’expériences déposées dans son corps, mais non liées dans sa psyché,
peut-il trouver des étayages suffisants, pour passer d’une corporéisation
à la parole et libérer à la fois son corps et sa psyché de ce qui
l’aliène ?

Dans les modèles sociaux dominants, le corps est objet de tous les
soins, à condition que le sujet ne proteste pas, ne pense pas, se laisse
séquestrer et serve, jusqu’à en mourir parfois, à l’idolâtrie de la
performance sans l’autre, celle du sport, de l’argent, du sexe, de la
réussite, ou de la suppression des frontières entre les âges de la vie.
Les enjeux économiques ont investi le corps humain contemporain.
Colossaux, ils sont anthropologiques. D’où une question : en quoi,
par les effets de l’idéologie, ces enjeux façonnent-ils les représentations
conscientes et modifient-ils peut-être le fantasme lui-même, les
expressions du désir et les symptômes, les pathologies corporelles, les
quêtes de sens dans la recherche d’une transformation corporelle,
d’un marquage, voire d’un changement de sexe, jusqu’au souhait
d’une immortalité congelée d’un corps sans âme ?

Quand on se risque à occuper la fonction du psychanalyste groupal,
a-t-on pris la mesure de ce qui va être déposé dans le groupe et dans
sa psyché avec les effets de co-excitation ou de co-dépression par
lesquels les groupes sont travaillés ?

Avec les contributions des intervenants, aux expériences contrastées,
nous nous proposons de revisiter les incidences des démarches et
dispositifs psychanalytiques de groupe qui accueillent des sujets aux
pathologies corporelles visibles ou dont le corps se trouve mobilisé
dans le soin psychique et/ou dans le travail culturel.