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Mardi 26 : Pepsico-Danone.

dimanche 3 juillet 2005, par Ian Balat

Pepsico-Danone.

L’affaire Pepsico-Danone est plus une affaire de nationalisme que de mondialisation. Pendant deux semaines, elle a secoué les médias, la classe politique et les syndicats. Tout le monde avait son petit mot à dire. « Danone doit rester français » ou au moins européen. Qui a-t-il derrière tout ceci ?

La Nation, tout le monde sait ce que c’est, mais personne n’a jamais été capable de la définir. Est-ce le génie d’un peuple, ses cimetières et ses chaires, un vouloir vivre ensemble, la sang et la langue, la Civilisation ? C’est plus simplement la négation de ce qui n’est pas dans un périmètre et en même temps tout ce qui est dans cet espace imaginaire. Par exemple, tout événement s’étant passé sur les territoires de la France actuelle avant leur accession à l’Histoire de la France n’est pas la Nation française ; est française toute personne qui est française, donc pas anglaise, pas chinoise, pas bantoue et certains de rajouter par fantaisie qu’il faut être de surcroît chrétien, voire catholique, ou blanc de peau, ou encore qu’il faut savoir parler français correctement.

La nationalité de l’entreprise dépend également de qui la définit : structure du capital, composition du conseil d’administration, langue utilisée... Danone est français, mais peut également être américain, ou suédois. Après tout, quelle différence ? Eh bien cette différence a échaudé les ardeurs guerrières des défenseurs de l’emploi français. C’est le second volet de cette petite histoire, l’emploi français.

Il y a peu encore, il fallait travailler à l’étranger, favoriser l’installation d’entreprises étrangères pour créer des emplois en France, pousser des entreprises françaises à absorber d’autres entreprises à l’étranger, ou regrouper des entreprises nationales pour qu’elles deviennent intouchables dans une économie mondialisée. Ce temps est fini. A présent, l’emploi se crée sur le territoire français, avec des entreprises françaises, pour des français et avec l’aide de l’État français. C’est un peu le fond de la politique de l’emploi proposée par le Gouvernement Chirac-Villepin. Ce nationalisme du labeur peut évoquer le ’travailleur français’ du PCF, mais fait surtout penser à une forme de pétainisme de mieux en mieux assumée. Sur ce registre, je conseille à tous la lecture des discours de Pétain pendant la collaboration, on dirait du Villepin (« La France ce vieux pays... »).