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Mécanismes autistiques
et modèlisation sémiotique peircienne - Eté 2001
vendredi 17 juin 2005, par
Un travail de très longue durée avec les enfants autistes m’a amené à me pencher sur plusieurs séries de questions. Je n’aborderai dans cet article que la question de la psychopathologie singulière des autistes. En effet, il est facilement compréhensible que la survenue d’une telle pathologie chez un enfant, en le privant de toute communication inter-relationnelle avec un alter ego, aboutit à une demande d’aide formulée par les parents de cet enfant auprès des spécialistes de l’autisme, les pédopsychiatres. Mais nous savons maintenant que ce trouble envahissant du développement ne survient pas ex nihilo à l’âge de trois ans chez un enfant qui se serait développé sans autre problème auparavant : des manifestations existent souvent dès les premiers mois de la vie et compliquent singulièrement le climat interactif dans lequel le bébé se développe avec ses parents. Une angoisse délétère infiltre cette relation et parasite les échanges entre ces trois partenaires que sont le bébé, sa mère et son père. Or nous savons que l’angoisse est une pathologie extrêmement « contagieuse », dans le sens où elle sature très vite les capacités de transformation que la mère notamment, utilise avec son bébé dans tous les temps de la vie quotidienne. Le bébé pleure comme ci ou comme ça et la maman sait très vite la signification qu’il faut accorder à ce pleur-là. La détresse primordiale que le bébé a traversé pendant quelques instants à cause de la faim, de la soif, du besoin de sommeil ou de la douleur, et qui ont été interprétés pertinemment par sa maman, est rapidement suivie d’une sensation qui s’y oppose point par point et que Freud avait rangé sous le premier principe de fonctionnement de l’appareil psychique : le principe de plaisir-déplaisir.