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Mercredi 6 : La récidive est à la mode.
vendredi 1er juillet 2005, par
La récidive est à la mode.
La récidive est à la mode. Pour la justice, elle signifie que le récidiviste doublera sa peine. Pour le médecin, elle signifie que la maladie reprendra sous une forme proche. Je me souviens d’une phrase que m’avait sortie un des mes employeurs ; nous nous étions accrochés au sujet d’un collègue, petite querelle vite réglée ; mais il m’avait averti que cette première altercation sur ce sujet ne devait pas se reproduire, car cette erreur deviendrait une faute. Instruit par l’expérience, toute réédition d’une action a des conséquences connues, et de ce fait, si untel agit de la même manière, c’est qu’il cherche les mêmes effets. Cause/effet, air connu. Sauf que...
30% des personnes condamnées pour délit sont récidivistes, donc sachant que tel délit engendre telle condamnation, et que toute récidive double la peine encourue, elles cherchent cette condamnation. Toute personne condamnée une deuxième fois sait sa faute, elle agit donc avec préméditation, sachant les effets exacts de son action. Il existe donc des personnes (en nombre) qui veulent être condamnées a des peines toujours plus lourdes. Et ce discours, poussé juste un peu plus loin ici, est généralement accepté sans critique.
Il est possible de transformer une récidive en médecine en récidive pénale. Un cancer qui reprend sous une forme proche, alors qu’il avait guéri, peut être dû à la répétition d’actions favorisant son apparition et son développement. Ainsi fumer, boire... sur un cancer guéri, c’est vouloir sa réapparition.
Pénale ou sanitaire, la faute est condamnée par un doublement/renouvellement de la peine ; la presse charrie tous les jours son lot d’articles dont le seul fondement est cette rapide exploration de l’âme humaine. La faute doit être condamnée car elle n’est pas le fait du hasard mais bien un choix du condamné. Le pauvre est pauvre parce qu’il le veut, le chômeur au chômage parce qu’il le veut, le malade malade parce qu’il le veut... ad nauseam.