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Névroses et psychoses

Extrait de : L’apport freudien, « Élément pour une Encyclopédie de la psychanalyse » Sous la direction de P. Kaufman, éditions Bordas, Paris 1993

vendredi 17 juin 2005, par Michel Balat

Les toutes premières réflexions de Freud sur la psychose concernent la paranoïa, qu’il englobe, avec l’hystérie et la névrose obsessionnelle, dans les « psychonévroses de défense ». Mais alors que, dans ces deux dernières affections, le « contenu représentatif » dont il s’agit de se défendre est « détaché », « maintenant hors du conscient » (l’affect étant alors « séparé » de la représentation), dans la paranoïa, « contenu (de la représentation) et affect sont maintenus (présents au niveau conscient), mais se trouvent projetés dans le monde extérieur ». Dès ce moment, paranoïa et projection se trouvent intimement liées : « le but de la paranoïa est de se défendre d’une représentation inconciliable avec le Moi en projetant son contenu dans le monde extérieur ». Notons ici que le cas de « paranoïa » étudié par Freud dans les « Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense » sera ultérieurement considéré par lui comme relevant « plus certainement de la démence précoce », ce qui nous autorise de fait à relier la projection à l’ensemble des mécanismes hallucinatoires et interprétatifs des psychoses.