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Présentation de la Psychothérapie Institutionnelle aux administratifs
exercice de style
vendredi 17 juin 2005, par
La psychothérapie institutionnelle n’est ni une innovation hardie, ni une méthode dépassée. Car si même elle a reçu son nom comme tel dans les années 1950, on peut, dans le cours des deux siècles derniers, lui trouver de nombreux prédécesseurs ; ces cliniciens, qui avaient une pratique proche de la nôtre, estimaient simplement exercer une psychiatrie honnête.
Ainsi, Bleuler lui-même - le créateur de la notion de schizophrénie en 1911 - décrivait-il déjà comment la structure hospitalière peut venir renforcer la symptomatologie psychotique. « Notre tâche, écrit A. Répond, l’un des disciples de Bleuler, consiste à choisir un instant favorable pour faire une brèche dans l’autisme où s’ensevelit le schizophrène et à l’empêcher d’y retomber ». Mais cet « instant favorable » n’est nullement programmable ; encore est-il nécessaire qu’un membre de l’équipe soignante soit présent pour le saisir, ce qui exige naturellement une certaine qualité de présence.
La psychothérapie institutionnelle n’est qu’un approfondissement de ce type de réflexion, qu’elle mène jusqu’à sa conséquence logique : l’organisation de structures adaptées au type de malades que nous soignons... « Nous constatons que nous n’avons pas de contact affectif avec le schizophrène. N’est-ce pas dire que nous devrions essayer de l’établir ? » disait E. Minkowski, autre disciple de Bleuler. Et ajouterions-nous, ne devons-nous pas mettre en place tous les moyens possibles pour favoriser les occasions de l’établir ? C’est en ce sens que la psychothérapie institutionnelle n’est pas une simple « pratique », car sa mise en place concrète n’existe que sur la base d’une réflexion clinique incessante.