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Sur la division du sujet
Introduction - S- Revue Européenne de sémiotique Vol.6 (3, 4) 1994
mercredi 15 juin 2005, par
Sujet barré, sujet divisé, division du sujet, autant de termes qui font partie de l’attirail conceptuel post-lacanien de la psychanalyse, au point d’en devenir une sorte de shibboleth, ce qui n’est guère propice aux questions sur le concept lui-même : on ne s’interroge pas en effet sur la validité d’un signe de reconnaissance.
Musardant depuis plusieurs années sur les prés verts de la logique, il m’est souvent apparu qu’à l’occasion d’une réflexion concernant tel ou tel élément mis au-devant de l’attention sur les chemins inéluctables du procès sémiotique, un éclairage nouveau pouvait surgir à son propos, accentuant en traits fermes et précis le dessin qui le forge, organisant de façon inattendue les rapports de tels ou tels concepts. Notons que ces rencontres ne sauraient être dues à des motifs psychologiques, mais bien plus à ce que nous pourrions appeler une “tychologie”, mêlant ainsi ce que le hasard ne manque pas d’apporter à qui le sert, phénomène qu’il m’arrive parfois d’appeler “assumer l’abduction”.
Il serait dès lors du plus haut intérêt de demander à quiconque reprend tel ou tel concept ou le crée, d’indiquer les conditions de l’expérience de laboratoire qui l’on amené à soutenir ce qu’il propose. Ce faisant, il s’agit, bien entendu, de procéder en négligeant certaines des conditions de l’expérience et en attirant l’attention sur d’autres, car l’exhaustivité n’est assurément pas de mise. Le seul guide en la matière devant être le sentiment intellectuel d’un lien vague, d’un noeud, entre ces conditions et les éléments étudiés.